Le Mali s’en prend violemment à l’Algérie à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Avec le verbe acerbe qu’on lui connaît, le Colonel Abdoulaye Maïga n’a pas ménagé les autorités algériennes. Il a lancé une mise en garde formelle et dénoncé l’ingérence de ce pays voisin dans les affaires internes du Mali. Il a également accusé l’Algérie de servir de base arrière pour les terroristes.
Assemblée générale de l’ONU : le Mali s’en prend à l’Algérie
La crise diplomatique sur l’axe Bamako – Alger prend de l’ampleur. À l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU), le Colonel Abdoulaye Maïga a dénoncé les agissements de l’Algérie. Il a pris la communauté internationale à témoins et promet que son pays va désormais répliquer avec la dernière rigueur. « Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité, pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité », a déclaré Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien.
Dans son discours à charge contre l’Algérie, Abdoulaye Maïga a ciblé les représentants permanents algériens auprès des Nations Unies. « Quant aux représentants permanents algériens, en plus d’offrir le gîte et le couvert, certainement avec des succulents plats de tchaktchouka et de chorba à des terroristes et des renégats en débandades, son rôle d’estafette désorientée ne contribue guère à la promotion des relations de bon voisinage », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rappelé au ministre algérien des Affaires étrangères, que l’accord d’Alger est « bel et bien mort ». « Vos incantations ne serviront pas à le ressusciter », a-t-il ajouté.
Des propos d’officiels algériens condamnés
Pour justifier la colère de Bamako contre son voisin, le ministre Abdoulaye Maïga a évoqué des propos tenus par le ministre algérien des Affaires étrangères et le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU sur une opération de drone ayant fait des victimes.
Selon le représentant malien, les propos avancent des accusations graves et non fondées. D’une part, la qualification des victimes comme civiles est jugée hasardeuse et diffamatoire. D’autre part, selon Abdoulaye Maïga, en affirmant que les opérateurs de drones ne sont pas tenus de rendre des comptes, les officiels algériens « alimentent une campagne de désinformation contre le Mali, tout en insinuant que les forces de défense maliennes seraient incapables de piloter des drones ».
Toutefois, le porte-parole du gouvernement d’Assimi Goita a reconnu la sagesse du président algérien qui a récemment réaffirmé les relations fraternelles entre les deux pays.
L’Ukraine n’a pas été épargnée…
Le Mali a également profité de son discours à la tribune de l’ONU pour dénoncer, une fois de plus, les agissements de l’Ukraine avec qui il a déjà rompu ses relations diplomatiques. Abdoulaye Maïga accuse les autorités ukrainiennes d’avoir participé à une « attaque terroriste » contre son pays, un acte qu’il qualifie de violation de la charte de l’ONU.
Le Mali salue ses « alliés sincères »
Dans sa lutte contre le terrorisme, le Mali apprécie le soutien de certaines puissances. Le Colonel Maïga a nommé la Russie, la Chine, la Turquie et l’Iran. « C’est l’occasion pour moi de saluer les relations fructueuses entre le Mali et la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran et bien d’autres alliés sincères. Le Mali reste ouvert à tous les partenaires qui souhaitent l’aider à relever ses multiples défis », a-t-il indiqué. Il a précisé que le Mali ne veut pas de partenariats pouvant remettre en cause sa souveraineté et ses options internes.
Le pays reste disposé à renforcer ses relations avec l’ONU, notamment les agences, fonds et programmes avec lesquels il entretient déjà d’« excellentes relations de coopération ».