Dans un contexte de relations bilatérales de plus en plus tendues, les autorités rwandaises ont sommé l’École belge de Kigali, unique établissement scolaire belge du pays, d’abandonner son programme éducatif belge d’ici septembre 2025. Cette décision s’inscrit dans une directive gouvernementale plus large visant à couper les liens avec les institutions affiliées à la Belgique.
Fin d’une époque : le Rwanda met un terme au programme scolaire belge à l’École de Kigali après 60 ans
Par le biais d’une lettre transmise mardi soir, le ministre rwandais de l’Éducation, Joseph Nsengimana, a informé la direction de l’école ainsi que le comité des parents de la cessation obligatoire du programme scolaire belge avant le début de l’année académique 2025-2026.
« Nous vous conseillons de commencer à prendre les dispositions nécessaires pour opérer une transition vers un autre programme éducatif », a clairement indiqué Joseph Nsengimana dans son courrier. Il s’agit en réalité d’une mesure gouvernementale émise en mars, et qui interdit formellement à toutes les organisations non gouvernementales (ONG) et agences, qu’elles soient internationales ou locales, exerçant sur le sol rwandais toute sorte de collaboration avec le gouvernement belge ou toute entité qui lui est liée.
Fin d’une longue tradition éducative belge à Kigali
Présente au Rwanda depuis 1965 et accueillant actuellement plus de 500 élèves, l’École belge de Kigali, applique un programme supervisé par le ministère belge de l’Éducation et bénéficie de subventions publiques en provenance de la Belgique. Cependant, en vertu de la directive du 27 mars, toute forme d’aide financière, incluant les subventions et les dons provenant d’institutions belges, est désormais proscrite sur le territoire rwandais.
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Les relations diplomatiques entre Kigali et Bruxelles se sont considérablement détériorées au cours des dernières semaines. En effet, le 17 mars, le Rwanda avait franchi un cap en rompant ses relations diplomatiques officielles avec la Belgique, son ancienne puissance coloniale, et en ordonnant l’expulsion de ses diplomates sous un délai de 48 heures. Cette décision radicale était intervenue peu après que le président rwandais Paul Kagame eut accusé publiquement la Belgique de soutenir les appels à des sanctions internationales contre le Rwanda, en raison de son implication présumée dans le conflit qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC).