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Quatre ans après l’instauration du nouveau code pétrolier, une situation préoccupante persiste au Nigeria. Les raffineries locales se heurtent à des difficultés majeures pour s’approvisionner en pétrole brut. Cette situation paradoxale engendre un surcoût significatif, mettant en péril leur compétitivité et la sécurité énergétique du pays.
Brut nigérian : un coût exorbitant pour les raffineries locales
Malgré la loi, les compagnies pétrolières internationales basées au Nigeria préfèrent vendre leur production à des négociants étrangers. Ces transactions se font principalement en Asie, en Méditerranée et en Afrique australe, comme le révèle une enquête du journal The Leadership. Ensuite, ces mêmes négociants revendent le brut au Nigeria avec une prime considérable.
Cette prime s’élève à 5 ou 6 dollars par baril au-dessus des prix du marché international. Cette pratique affecte durement des acteurs clés comme la raffinerie de Dangote et plusieurs raffineries modulaires nigérianes. Ces dernières se trouvent contraintes de payer plus cher leur matière première. Elles envisagent même des importations coûteuses depuis des pays lointains.
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Les importations pourraient atteindre environ 1,43 milliard de dollars par mois, selon des estimations rapportées par The Punch. Cette situation est d’autant plus absurde que le code pétrolier de 2021 stipule clairement une obligation pour les producteurs locaux de réserver une partie de leur production aux raffineries nigérianes.
La Commission nigériane de régulation du secteur en amont (NUPRC) a réagi face à ce manquement. Dans une lettre datée du 2 février 2025, elle a rappelé aux producteurs que l’exportation de brut destiné aux raffineries locales était illégale. La Commission a même annoncé que les cargaisons concernées ne recevraient plus d’autorisation d’exportation.
Cependant, cette mesure semble avoir une application limitée sur le terrain. Actuellement, environ 60 millions de barils de brut nigérian attendent preneurs sur les côtes du pays. Ce stock important est bloqué en raison de désaccords persistants sur les prix entre les vendeurs et les acheteurs potentiels. Ce volume considérable pourrait pourtant soulager les difficultés d’approvisionnement des raffineries locales.
Le groupe CORAN, qui représente les propriétaires de raffineries, tire la sonnette d’alarme. Il indique que sept raffineries sont actuellement à l’arrêt complet, faute d’un approvisionnement régulier en brut. Seules quelques entreprises, telles que Walter Smith Refinery et Aradel Energy, parviennent à maintenir une activité de raffinage à petite échelle. Elles exploitent leur propre production issue de champs marginaux.
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Malgré les investissements récents consentis pour augmenter la capacité de raffinage du Nigeria, la pénurie de brut sur le marché intérieur compromet sérieusement la rentabilité de ces infrastructures. Cette situation paradoxale contraint le pays à continuer d’importer du pétrole brut ou des produits raffinés. Cette dépendance persistante a un impact négatif direct sur la balance commerciale du Nigeria.
La non-application effective du code pétrolier et la persistance de ces pratiques commerciales désavantageuses soulèvent des questions cruciales sur la gouvernance du secteur pétrolier nigérian. L’incapacité à garantir un approvisionnement en brut à des prix compétitifs pour les raffineries locales entrave le développement d’une industrie de raffinage nationale robuste et performante. Des mesures plus strictes et une surveillance accrue sont nécessaires pour faire respecter la loi et assurer la viabilité économique des raffineries nigérianes, contribuant ainsi à l’autosuffisance énergétique du pays.
