En Côte d’Ivoire, les avocats s’inquiètent de la tournure que prend la tension pré-électorale. Dans une déclaration publiée ce vendredi par Florence Loan-Messan, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Côte d’Ivoire, les avocats alertent et invitent les acteurs impliqués dans l’organisation de l’élection présidentielle à cultiver la paix pour une échéance électorale pacifique.
Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : les avocats tirent la sonnette d’alarme
A six mois de l’élection présidentielle, l’Ordre des avocats n’est pas rassuré. Il constate la contestation de la liste électorale, la grosse polémique autour de la Commission électorale indépendante (CEI), des arrestations nocturnes en violation des règles de procédure.
La justice ne doit pas être un théâtre d’ombre où se jouent des luttes de pouvoir. Elle doit demeurer le rempart des libertés et le garant de l’égalité devant la loi.
Il cite, entre autres, la contestation de la liste électorale, la polémique autour de l’organe électoral, les arrestations nocturnes de citoyens en violation des règles du code de procédure pénal. Le Barreau constate également que le droit syndical semble menacé et que les acteurs politiques sont de retour devant les tribunaux. Un tableau sombre qui amène les avocats à repenser aux moments tragiques qu’a connu la Côte d’Ivoire par le passé.
Le Barreau de Côte d’Ivoire invite les uns et les autres à se souvenir « de la remise en cause de la nationalité de certains acteurs politiques, du rejet de la candidature de leaders, des violences qui ont suivi les élections, notamment la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait au moins 3 000 morts ». Il constate malheureusement qu’avec l’allure que prend la période pré-électorale de 2025, ces évènements tragiques risquent de se répéter.
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« En Côte d’Ivoire, où les plaies du passé appellent encore à la vigilance, le droit doit servir de boussole pour protéger les fondamentaux de tous les citoyens sans distinction d’origine, de religion ou d’appartenance politique. Encadrer le débat public par des règles claires en empêchant la haine et la violence de s’installer dans mon espace médiatique ou politique », a écrit le bâtonnier dans sa déclaration.
Le Barreau rappelle que « l’indépendance de la justice est une condition sine qua non de l’Etat de droit consacrée par la Constitution et les conventions internationales ». Il invite les magistrats à faire leur travail avec rigueur et toute impartialité.