Acquitté puis libéré, Laurent Gbagbo vit en Belgique, loin de la Côte d’Ivoire, son pays natal, qu’il a quitté fin 2011 après avoir été transféré nuitamment à la Cour pénale internationale (CPI) pour y répondre des faits de crimes de sang, crimes contre l’humanité.
Laurent Gbagbo n’est pas trop chaud pour recevoir Guillaume Soro
Le lundi 29 juillet 2019, Laurent Gbagbo a reçu en sa résidence de Bruxelles où il vit en attendant la fin définitive de son procès, le président du PDCI, Henri Konan Bédié. Cette rencontre entre ces deux anciens chefs d’Etat ivoiriens, est intervenue après le camouflet essuyé par Pascal Affi N’Guessan, président légal du FPI, en mars dernier alorsqu’il était en route pour une rencontre avec Gbagbo à Bruxelles. Depuis sa sortie de prison, la résidence bruxelloise de Laurent Gbagbo est devenue presqu’un lieu de pèlerinage pour hommes politiques ivoiriens comme des particuliers. Chacun s’y rendant pour des raisons diverses.
Adversaire de Laurent Gbagbo en 2010, Henri Konan Bédié, actuellement en froid avec son ex-allié Alassane Ouattara, a décidé de vider le contentieux avec Laurent en vue de la mise en place d’une nouvelle plateforme politique dont l’objectif sera de remporter la présidentielle de 2020 et ainsi mettre un terme au régime ‘’autocrate’’ du Président Ouattara. C’est également dans cet élan que Guillaume Soro, ancien rebelle sous la présidence de Laurent Gbagbo et aujourd’hui en disgrâce avec le régime d’Abidjan, veut aller fumer le calumet de la paix avec celui qu’il a combattu de 2002 à avril 2011. Mais les choses ne sont pas aussi simples pour l’ancien chef de la rébellion armée de septembre 2002.
Justin Koné Katinan, ancien ministre et porte-parole de Laurent Gbagbo, ne semble pas disposé à un rapprochement de son leader avec le président du Comité politique. Interrogé par le journal Le Temps en juillet 2017, Koné Katinan n’avait pas manqué de cracher ses vérités au député de Ferké. Malgré le temps passé, la position de l’ancien ministre du Budget de Laurent Gbagbo reste inflexible. Afrique-sur7 revient sur la position de Koné Katinan vis-à-vis de Soro. Presque deux années plus tard. Position qui n’est pas pas différente de celle de Laurent Gbagbo si l’on s’en tient à l’actualité.
« Diantre, mais pourquoi veulent-ils demander pardon à Laurent Gbagbo? »
(…) Il y a des choses que je n’accepte jamais dans ma vie et quand ces choses se présentent à moi, je préfère m’en tenir loin. J’ai appris de ma culture qu’il y a des pardons qui sont, en eux-mêmes, offensants ; et au lieu de guérir, ils aggravent la peine. Quand le pardon n’est pas sincère, quand il est dirigé par une recherche d’intérêt personnel, il devient offensant pour celui à qui il s’adresse. Pourquoi demander pardon quand l’on a raison. Ils ont pris les armes pour, disent-ils, corriger une injustice dont ils étaient victimes, ils ont réussi leur entreprise et ils se partagent les dividendes entre eux.
Mais pourquoi veulent-ils demander pardon à celui qu’ils continuent de présenter comme le responsable de toute leur misère antérieure au point de lui infliger, à son tour, la pire forme d’humiliation. Je continue de lire leurs déclarations dont certaines datent d’à peine quelques mois seulement dans lesquelles ils sont heureux de l’harmonie qui règne dans le pays grâce au succès de leur entreprise, laquelle harmonie se manifeste, entre autres, par la tolérance du port du boubou
naguère interdit par Laurent GBAGBO, de la rupture collective du jeûne, également prohibée sous la dictature « exclusionniste » du même homme sans cœur qu’est le Président Laurent GBAGBO; alors d’où vient que l’on veuille aller lui demander pardon là où l’on a contribué à l’enfermer afin de vivre toute l’harmonie retrouvée. Quelle est la valeur de ce pardon que l’on sert urbi et orbi entre les protagonistes d’un même conflit sans distinction entre les bourreaux et les victimes. Il y’a évidemment du faux dans une telle démarche ».