Le nouveau concept »ahoco » de l’artiste Couper décaler Safarel Obiang suscite une vive polémique sur la toile pour le caractère jugé sexuel de sa chanson. L’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci), à travers une déclaration dont copie nous est parvenue, s’est exprimée sur cette affaire.
Déclaration de l’Aeci au sujet du concept »Ahoco » de Safarel Obiang
LE FAIT
Safarel Obiang chanteur, de la nouvelle génération du Couper-décaler, vient de mettre sur le marché un single intitulé « Ahoco ». Ce concept dont la vidéo de la démo exhibe une gestuelle de masturbation est en contraste avec la justification de son auteur. En effet, celui-ci dit avoir voulu mettre en valeur l’instrument de musique Ahoco, promu il y a beau temps par l’artiste Antoinette Konan.
NOTRE COMMENTAIRE
Il est plus qu’utile de signifier à Safarel et consorts d’éviter ces concepts qui embrouillent l’esprit des plus jeunes. Si comme dit l’adage, la musique adoucit les mœurs, il est inadmissible que cette même musique soit un instrument de perversion. La musique, comme tous les arts, devrait être l’âme de l’éducation, un canal de promotion des valeurs cardinales.
Certes ce n’est pas la première fois qu’un chanteur Couper-décaler s’illustre par des gestes peu recommandables, mais il est temps de sonner le glas de ces dérives qui influencent négativement nos enfants.
NOTRE POSITION
L’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire (AECI), en sa qualité de structure intellectuelle et éducative, ne peut garder le silence devant l’ignominie de cette vidéo et la déliquescence de nos valeurs morales.
L’AECI s’indigne et condamne vigoureusement ce concept vil et déviationniste de Safarel Obiang.
Zadi Zaourou affirme dans son avant-propos de Les Sofas :
« l’histoire est une source ténébreuse aux vertus mystérieuses. L’eau qu’on y puise peut faire vivre mais elle peut également donner la mort. La grande question est de savoir qui la verse dans la coupe et qui la consomme. ».
Il en est de même pour l’art. Et cette grande question est l’arbre qui cache une forêt d’interrogations. Qu’est-ce que nous enseignons ? Quel héritage moral léguons-nous à nos enfants ? Quel type de société nous ambitionnons de construire pour demain ?
NOS PROPOSITIONS
Il est urgent, nécessaire-même, – au sens de ce qui ne peut pas ne pas être – de penser toutes ces questions et de redéfinir de nouvelles lignes de conduite.
Pour repartir à zéro, repenser ces questions qui nous touchent tous, l’AECI :
– propose que les décideurs, à tous les niveaux, mettent en place des organes de censure de sorte que la moralisation de la vie publique ne se réduise pas à des slogans improductifs.
– demande à toutes les associations de la société civile, quelles qu’elles soient, de se lever, désormais, comme un seul homme, à chaque fois que la morale sera mise en péril, pour fustiger à boulet rouges les frasques de cette espèce.
L’éducation, c’est l’affaire de tous.
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Pour le Président de l’AECI
ABDALA KONE
Secrétaire Général Adjoint