Un projet de préparation pour le financement des activités de développement de l’ économie bleue en Côte d’Ivoire (PPF), vient d’être lancé dans le pays où environ 600 tonnes de poissons ont été importées en 2020, soit près de 80 % des produits halieutiques consommés dans le pays.
Développement de l’ Économie bleue: Sidi Tiémoko Touré lance le PPF en Côte d’Ivoire
Le ministre des Ressources animales et halieutiques (MIRAH), Sidi Tiémoko Touré, a procédé jeudi 12 mai 2022 à Abidjan, au lancement du projet de préparation pour le financement des activités de développement de l’économie bleue en Côte d’Ivoire (PPF).
Le lancement de ce projet fait suite à une requête à travers le ministère du Plan et du Développement auprès de la Banque africaine de développement (BAD) pour bénéficier d’un mécanisme de financement des projets (PPF) en faveur du projet pour le développement de l’économie bleue en Côte d’Ivoire.
A cet effet, la lettre d’accord a été signée en janvier 2022. Le PPF est financé par l’Etat de Côte d’Ivoire et le Fonds africain de développement (FAD) d’un coût global de plus d’un million UC. L’opération est conçue pour une durée de 24 mois.
Selon le ministre Touré, cet appui technique a pour objectif de contribuer à la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales par la promotion d’une économie bleue appuyée sur la préparation d’un cadre de réformes et d’investissements pour faire participer davantage le potentiel en ressources océaniques, côtière et des eaux intérieures de la Côte d’Ivoire à la transformation de l’économie nationale et à la diversification des piliers de la croissance.
Elle contribuera, a-t-il poursuivi, également à la création de richesses et à l’émergence d’emplois dans des conditions de réduction des dégradations et des risques environnementaux et à l’amélioration du partage des richesses.
« La production de pêche en Côte d’Ivoire est de 113 mille tonnes et le pays a importé en 2020 environ 600 tonnes de produits de poisson, soit près de 80 % des produits halieutiques consommés », a relevé Sidi Touré, lors du lancement du PPF en présence de plusieurs autorités de différents ministères.
Il indique également que le secteur de la pêche a généré une valeur ajoutée brute totale de 81 milliards de FCFA, soit 0,32% du PIB en 2020. Il emploie près de 100 000 personnes de façon directe et plus 600 personnes indirectement.
Le représentant du président de la BAD, Eklou Attiogbevi-Somado, a pour sa part souligné que le portefeuille de la Côte d’Ivoire a connu un développement important auprès de la BAD. Il a été multiplié par quatre entre 2015 et en 2021 par la somme de plus de 44 millions à 1,9 milliard. Ce portefeuille est largement dominé par le secteur du transport à hauteur de 55 % et de l’agriculture à près 20 %.
“Cependant, peu d’attention est accordée aux ressources halieutiques, d’où le sens de cette cérémonie qui revêt pour la BAD, une importance capitale dans son engagement à soutenir la Côte d’Ivoire dans ces efforts de diversification de l’économie”, a justifié M. Eklou.
La mise en œuvre du PPF économie bleue permettra de renforcer la coordination et la collaboration institutionnelle nationale en ce qui concerne les questions de développement de la pêche et de l’aquaculture en Côte d’Ivoire et notamment l’adoption d’une approche plus intégrée dans la mise en œuvre de la stratégie de celle-ci, afin de promouvoir les synergies potentielles entre institutions et organisations de mise en œuvre.
Ce projet, s’inscrit dans le Plan national d’investissement de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture PONADEPA, 2022, 2026. Il est un levier essentiel pour réduire la dépendance vis à vis des produits alimentaires carnés et halieutiques d’importation et la vulnérabilité aux chocs exogènes.
Il s’inscrit aussi dans les engagements de la Côte d’Ivoire en matière de développement durable à bas-carbone Intended nationally determined contributions (INDC), découlant de l’accord ambitieux sur le changement climatique (COP 21), de protection et de gestion du milieu marin des zones côtières (convention d’Abidjan).
Ce lancement est aussi suivi d’un atelier de formation des parties prenantes du projet sur “la gestion financière, l’audit et les procédures de décaissement et de passation de marchés de la BAD”.