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Abidjan 5 sep 2025 – En Côte d’ivoire, l’arrestation d’Ibrahim Zigui à son domicile, la nuit du lundi 1er au mardi 2 septembre, a provoqué une vive émotion. Le Procureur de la République du Plateau s’est exprimé après plusieurs jours d’inquiétude pour l’absence de nouvelles officielles sur le jeune activiste politique.
Ibrahim Zigui, un militant de l’opposition devenu symbole de pratiques controversées de la police ivoirienne
Jeune militant du PPA-CI, principal parti d’opposition en Côte d’ivoire, Ibrahim Zigui est devenu le symbole de la lutte contre les pratiques policières controversées. Au lieu de convocations officielles ou d’arrestations menées dans les règles de l’art, des individus difficilement identifiables se présentent régulièrement aux domiciles des prévenus pour les emmener, souvent sans indiquer le lieu de destination.
Dans le cas du cyber-activiste Zigui, sa mère déplore une arrestation musclée, accompagnée du vol de certains biens de son fils. Durant plus de 72 heures, elle a écumé commissariats et bureaux de police. Elle s’est même rendue à la Plateforme de Lutte contre la Cybercriminalité (PLCC) et à la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), sans obtenir la moindre assurance sur le lieu de détention de son fils.
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Jusque-là, les seules preuves reliant l’arrestation de Zigui aux forces de l’ordre provenaient d’une publication du journaliste et militant RHDP, Yacouba Doumbia, qui a été le premier à divulguer une photo du prévenu, accompagnée d’éléments présentés par lui comme justificatifs : une vidéo dans laquelle Ibrahim appelle les Ivoiriens à se rassembler dans les lieux publics le 10 septembre, date à laquelle le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la validation des candidatures à la présidentielle d’octobre prochain.
C’est donc d’après lui cet appel à la mobilisation qui aurait motivé son arrestation. Mais depuis la diffusion de ces éléments, plus aucune information n’était disponible, ce qui a provoqué une vive inquiétude. Sous la pression populaire, la PLCC, qui avait nié à la mère du jeune homme la présence de Zigui dans ses locaux, a finalement publié un message destiné à rassurer, sans toutefois dissiper les doutes.

Le Procureur du Plateau met fin aux rumeurs
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Alors que des rumeurs annonçaient son décès, le Parquet a pris la parole.
« Le nommé Ibrahim Zigui est bien vivant et la procédure le concernant suit son cours », a déclaré le Procureur de la République près le Tribunal du Plateau.
Cette courte déclaration apporte deux clarifications : d’abord, Ibrahim Zigui est bien détenu par les forces de l’ordre et non par des individus mal intentionnés, comme certains le craignaient. Ensuite, il est bel et bien en vie et fait l’objet d’une procédure officielle. Il devrait donc pouvoir bénéficier de l’assistance de sa famille et de ses proches, ce qui permettrait enfin de comprendre les faits qui lui sont reprochés.
Amnesty International France a été saisie du dossier. Un signalement des violations répétées des droits de l’homme en Côte d’Ivoire est en cours de constitution. Celui-ci sera adressé à l’ONU dans les prochains jours afin d’exiger la libération immédiate d’Ibrahim Zigui ainsi que celle des autres opposants victimes d’arrestations arbitraires.