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- Ahmadou Kourouma, au-delà de la Côte d’Ivoire, a marqué l’Afrique.
- Véronique Tadjo : une plume douce qui pique
- Bernard Dadié : figure tutélaire des lettres ivoiriennes
- Armand Gauz : observateur le plus fin des marges urbaines
- Fatou Keïta : écrivaine de la transmission
- De Kourouma à Tadjo, voyage au cœur des lettres ivoiriennes
Ahmadou Kourouma, Véronique Tadjo, Bernard Dadié ou encore Armand Gauz sont les principales plumes de la Côte d’Ivoire. La littérature ivoirienne, il faut se le dire, ne se résume pas à quelques titres étudiés à l’école. Elle est traversée par des voix puissantes, parfois dérangeantes, souvent lucides, qui racontent l’histoire du pays, ses fractures, ses rêves et ses désillusions. De l’après-indépendance aux écritures contemporaines, plusieurs écrivains ivoiriens se sont imposés bien au-delà des frontières nationales nationales. Certains sont mondialement reconnus, d’autres gagnent à être redécouverts. Tour d’horizon non exhaustif de figures majeures de la littérature ivoirienne à connaître.
Ahmadou Kourouma, au-delà de la Côte d’Ivoire, a marqué l’Afrique.
Impossible d’évoquer la littérature ivoirienne sans commencer par Ahmadou Kourouma. Son œuvre a profondément marqué la littérature africaine francophone. Avec Les Soleils des indépendances, puis En attendant le vote des bêtes sauvages, il a imposé une langue singulière, mêlant français classique, oralité malinké et ironie mordante. Kourouma a raconté l’Afrique postcoloniale sans complaisance, décrivant la violence du pouvoir, la désillusion des indépendances et les dérives autoritaires. Longtemps contesté, parfois censuré, il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands romanciers africains du XXᵉ siècle.
Véronique Tadjo : une plume douce qui pique
Dans un registre différent, mais tout aussi essentiel, Véronique Tadjo occupe une place à part. Poétesse, romancière, essayiste, elle explore les thèmes de la mémoire, de l’exil, du corps et des blessures collectives. Son livre L’Ombre d’Imana, consacré au génocide rwandais, reste l’un des textes les plus forts écrits par une auteure africaine sur cette tragédie. Véronique Tadjo écrit avec retenue, parfois avec douceur, mais sans jamais esquiver la complexité du réel. Son œuvre dialogue autant avec l’intime qu’avec l’histoire.
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Bernard Dadié : figure tutélaire des lettres ivoiriennes
Avant eux, il y a eu les pionniers. Bernard Dadié fait partie de ceux-là. Écrivain, poète, dramaturge et homme politique, il a accompagné les grandes heures de la construction culturelle ivoirienne. Ses contes, ses pièces de théâtre et ses poèmes ont contribué à valoriser les traditions africaines tout en les confrontant à la modernité. Dadié a longtemps incarné une littérature engagée, tournée vers l’émancipation et la dignité des peuples africains.
Armand Gauz : observateur le plus fin des marges urbaines
La scène littéraire ivoirienne ne s’est pas figée. Elle continue de se renouveler avec des auteurs qui interrogent la société contemporaine. Armand Patrick Gbaka-Brédé, dit Gauz, par exemple, s’est fait connaître avec Debout-payé, un roman qui observe, avec humour et acuité, la condition des immigrés africains en Europe. Son regard est souvent décalé, parfois provocateur, mais toujours ancré dans une réalité sociale précise. Gauz écrit comme on observe le monde : sans illusion, mais avec une forme de tendresse ironique.
Fatou Keïta : écrivaine de la transmission
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Du côté de la littérature jeunesse et des récits à dimension éducative, Fatou Keïta occupe une place importante. Elle s’adresse aux enfants et aux adolescents sans jamais les prendre de haut. Elle aborde des thèmes comme l’égalité, la solidarité ou la construction de soi. Son travail participe à former une nouvelle génération de lecteurs, tout en s’inscrivant pleinement dans le paysage littéraire ivoirien.
De Kourouma à Tadjo, voyage au cœur des lettres ivoiriennes
Ce panorama, forcément incomplet, montre une chose : la Côte d’Ivoire dispose d’un patrimoine littéraire riche, pluriel, parfois contradictoire, mais toujours vivant. Des grandes fresques politiques de Kourouma aux écritures plus introspectives de Tadjo, en passant par les regards contemporains d’Armand Gauz ou les récits pédagogiques de Fatou Keïta, la littérature ivoirienne continue de raconter le pays, l’Afrique, ses tensions et ses espoirs. Elle mérite d’être lue, relue et transmise, bien au-delà des cercles académiques.

