Selon un rapport récent de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), de 2020 à octobre 2024, environ 52 opérations de titrisation de créances ont été effectuées sur le marché des titres publics (MTP) en zone CEMAC. Ces opérations ont permis aux États de la communauté de convertir environ 1 386 milliards FCFA de dettes intérieures en actifs négociables et liquides (OTA et BTA).
Qu’est-ce que la titrisation ?
La titrisation est une opération par laquelle une entité transforme des actifs illiquides, tels que des créances, en titres négociables sur le marché financier. Dans le cas des États de la CEMAC, la titrisation de leurs dettes leur permet de les convertir en titres négociables, offrant ainsi la possibilité de lever des fonds sur le marché monétaire.
Le but de la titrisation
Cette initiative des États de la CEMAC vise à diversifier leurs sources de financement, en complément des emprunts traditionnels auprès des bailleurs de fonds internationaux. En titrisant leurs dettes, ces pays peuvent attirer des investisseurs sur le marché monétaire, ce qui contribue à renforcer leur crédibilité financière et à dynamiser leur économie.
Le Congo en tête
De 2020 à 2024, le Congo, avec 908,6 milliards FCFA de créances, se classe en tête des pays ayant le plus titrisé leurs dettes sur le marché régional. Le Congo est suivi par la Guinée équatoriale, avec 271 milliards de dettes échangées en BTA et OTA. La troisième place de ce classement est occupée par le Cameroun, avec 190,6 milliards FCFA d’opérations réalisées entre 2020 et 2024.
Les avantages de la titrisation
La titrisation des dettes des États de la CEMAC sur le marché monétaire offre de nombreux avantages. Tout d’abord, elle permet d’améliorer la liquidité des dettes souveraines de ces pays, ce qui les rend plus attrayantes pour les investisseurs. Ensuite, elle offre la possibilité de diversifier les sources de financement, ce qui limite la dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux.
De plus, la titrisation des dettes des États de la CEMAC contribue à stimuler le marché monétaire régional, en offrant de nouvelles opportunités d’investissement et en favorisant le développement du secteur financier. Cela peut également encourager d’autres pays à suivre cet exemple et à recourir à la titrisation pour financer leurs dettes souveraines.
La titrisation, un danger
Malgré ses avantages, la titrisation des dettes des États de la CEMAC sur le marché monétaire comporte également des risques. En effet, si les conditions du marché se détériorent, ces titres pourraient perdre de la valeur, ce qui va impacter négativement la situation financière de ces pays. Il est donc conseillé que la titrisation soit réalisée de manière réfléchie, avec davantage de stratégie et de prudence.