Côte d’Ivoire – Burkina Faso : la tension monte, Abidjan active son dispositif

La tension monte dans les zones frontalières entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Une intensification de la crise frontalière qui remonte jusqu’au président Alassane Ouattara. La situation est traitée avec la plus grande attention au sein de l’appareil sécuritaire.

Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara face à la montée de la crise frontalière avec le Burkina Faso

Le dimanche 24 août 2025, six agents de la Direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (Daara) ont été enlevés par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans le village frontalier de Kalan 2 au nord du pays. Ce énième incident a coïncidé avec une attaque meurtrière qui a fait quatre morts à Difita. L’attaque n’est pas revendiquée et fait penser à un règlement de compte, mais l’armée prend la menace très au sérieux.

À Abidjan, l’alerte est maximale. Selon des sources introduites, le dispositif de crise est activé à travers le Conseil national de sécurité (CNS). Fidèle Sarassoro et Téné Birahima Ouattara travaillent activement au cœur de ce dispositif sous la supervision du président Alassane Ouattara.

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Les relations sont tendues entre les deux pays depuis l’installation du régime militaire dirigé par Ibrahim Traoré. Les patrouilles mixtes le long de la frontière ont été suspendues et la coopération militaire brouillée. En avril 2024, le ministre ivoirien s’est rendu discrètement au Burkina Faso à la suite d’une série d’arrestations de militaires et de VDP des deux côtés de la frontière. Il avait rencontré son homologue burkinabè pour évoquer une possible relance du dialogue entre les deux parties, mais les choses sont restées au point mort.

Les accusations de déstabilisation portées contre Abidjan par Ouagadougou ont contribué à envenimer la situation. Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè, a ouvertement accusé le président Alassane Ouattara de protéger des « déstabilisateurs ». « Il faut qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Tous les déstabilisateurs du Burkina Faso sont là-bas, ils ne se cachent pas ; les officiers ivoiriens ont mal parlé du Burkina. À un moment donné, il faut arrêter l’hypocrisie, il faut dire la vérité : il y a un problème », avait-il déclaré.

Malgré la crise de confiance grandissante entre les deux pays, la Côte d’Ivoire continue d’accueillir des réfugiés burkinabè qui fuient les attaques terroristes dans leur pays. « Elle (Côte d’Ivoire) fait de la solidarité agissante un principe de vie. C’est ainsi que nous avons près de 80 mille réfugiés venus du Burkina Faso, dans le nord de la Côte d’Ivoire, fuyant les attaques des terroristes », a déclaré Alassane Ouattara en mai dernier. Il a assuré que son pays reste engagé pour la paix et la solidarité.

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