Le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a fait part de son intention de doter son pays d’armes fabriquées localement pour ses forces armées. Cette annonce relance un dossier particulièrement sensible.
Burkina Faso : Ougadougou mise sur la production d’armes “ made in Burkina”
Interrogé sur cette ambition par Sputnik Afrique, Abdoulaye Nabaloum, le président de la Confédération des associations et mouvements panafricains de l’Afrique de l’Ouest a livré une lecture plutôt favorable mais nuancée du projet.
Selon Abdoulaye Nabaloum, l’initiative mérite d’abord d’être saluée sur le plan politique. Selon ses dires, elle traduit une volonté affichée d’autonomie et de renforcement des capacités nationales.
Le panafricaniste souligne également la cohérence entre cette annonce et les initiatives gouvernementales déjà en cours, citant l’envoi de jeunes en Russie pour des formations. Cette coopération, selon Traoré, est envisagée comme un pilier potentiel pour le futur effort industriel du Burkina Faso , avec la possibilité d’y intégrer des volets techniques et militaires.
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Toutefois, Abdoulaye Nabaloum rappelle que la concrétisation d’un tel projet ne serait ni instantanée ni simple. Il évoque une trajectoire pragmatique en deux temps. D’abord l’assemblage d’équipement importés, étape transitoire permettant d’acquérir savoir-faire et organisation industrielle; ensuite, à plus long terme, le développement d’une chaîne complète de production, depuis la transformation des matières jusqu’à l’implantation d’une usine d’armement pleinement opérationnelle.