Au Burkina Faso, les autorités annoncent l’arrestation de huit personnes pour espionnage, dont un Malien et quatre Burkinabè. Les personnes interpellées sont toutes membres de l’ONG Inso (International Ngo Safety Organisation), spécialisée dans la collecte d’informations. L’organisation a été suspendue depuis fin juillet 2025, mais elle aurait continué ses activités sur le sol burkinabè.
Burkina Faso : huit agents de l’ONG Inso arrêtés
Le directeur d’Inso au Burkina Faso, le Français Jean-Christophe Pégon, la directrice adjointe GUISSE Aminata Marianne (une Franco-Sénégalaise), le directeur des programmes (Tchèque), un Malien et quatre Burkinabè ont été arrêtés et seront présentés au Procureur du Faso pour espionnage et trahison conformément aux dispositions de l’article 311- 4 de la loi 025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal au Burkina Faso.
Selon le ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, les enquêtes ont révélé que l’ONG « passait son temps à collecter des informations sur les zones d’opération ainsi que les interventions des forces de défense et de sécurité sur le terrain ». Selon le ministre, les responsables de l’ONG ont expliqué que « ces informations collectées serviraient à renseigner d’une part, des ONG humanitaires sur le territoire burkinabè mais également à rédiger de rapports au profit de leurs partenaires financiers ».
Elle (Inso) parvenait même à prendre avec précision les coordonnées GPS des lieux d’accrochage des FDS avec les terroristes et les positions des incidents aux EEI. Par la suite, l’ONG dénombrait le nombre de victimes après une attaque ou une opération de sécurisation.
Mahamadou Sana
Le ministre de la Sécurité affirme également que l’ONG a violé la mesure portant suspension de ses activités. Selon ses dires, « certains responsables d’Inso ont continué à mener clandestinement des activités telles que des collectes d’informations et des réunions en présentiel ou en ligne ».
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L’ONG ne se reconnaît pas dans les faits évoqués et estime que ces responsables sont injustement interpellés. Elle rejette les accusations et réclame la libération de ses membres. Dans un communiqué, Inso a indiqué que son travail sur le terrain consiste à renforcer la sécurité humanitaire et que cela n’a rien à voir avec des activités de renseignement.
Nous rejetons catégoriquement les allégations concernant nos activités au Burkina Faso et restons déterminés à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de tous nos collègues.
Inso
Ce n’est pas la première fois que le Burkina Faso interpelle des expatriés pour espionnage. En décembre 2023, des agents français de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), accusés d’espionnage, ont été arrêtés à Ouagadougou. Un ex-légionnaire français, conseiller en sécurité pour une entreprise minière australienne au Burkina Faso, avait été interpellé pour la même accusation en 2024. Cette même accusation d’espionnage a servi de raison pour interpeller plusieurs agents ivoiriens.

