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Le Nigéria, conscient de son potentiel sous-exploité dans la filière cotonnière et textile, prend des mesures audacieuses pour redynamiser ce secteur crucial de son économie. Malgré sa position de sixième producteur de coton en Afrique de l’Ouest, derrière des nations comme le Bénin, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, le pays ambitionne de transformer localement sa production et de réduire sa forte dépendance aux importations. La création d’un nouvel organe de régulation représente une étape significative dans cette direction, signalant une volonté gouvernementale forte de structurer et de soutenir l’essor de l’industrie textile nigériane.
Un conseil pour superviser le textile
Le Conseil économique national (NEC) a récemment donné son approbation pour l’établissement du Conseil de développement du coton, du textile et de l’habillement. Cette initiative, annoncée le jeudi 24 avril, vise à optimiser la gestion de la filière textile nigériane grâce à une structure dédiée. Les informations relayées par les médias locaux précisent que ce nouvel organe de régulation sera directement rattaché à la Présidence.
Son fonctionnement sera assuré par une collaboration entre le secteur privé et le secteur public, assurant ainsi une approche équilibrée et inclusive pour le développement de l’industrie. Le financement de ce conseil proviendra d’une source spécifique : la taxe à l’importation sur les textiles perçue par les Douanes nigérianes, un mécanisme qui vise à réinvestir les revenus générés par les importations dans le développement de la production locale.
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L’objectif principal de cette démarche gouvernementale est de revitaliser la production de coton et l’ensemble de l’industrie textile nigériane. L’ambition affichée est d’accroître significativement les volumes produits localement et de diminuer progressivement la forte dépendance du pays vis-à-vis des importations de vêtements et autres produits textiles.
Les données fournies par le département américain de l’Agriculture (USDA) mettent en lumière la stagnation de la production nigériane de coton autour de 76 200 tonnes depuis la campagne 2020/2021. Les chiffres de Trade Map confirment cette tendance, révélant que le Nigéria a importé pour près de 22 millions de dollars de coton et environ 190 millions de dollars de vêtements en 2023.
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Défis et derspectives de relance
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Cependant, la route vers une industrie textile nigériane florissante est semée d’embûches. Selon les observateurs du secteur, le Nigéria doit surmonter plusieurs défis majeurs pour espérer une véritable relance de son industrie textile. Parmi ces défis figurent les importations incontrôlées, qui exercent une forte pression sur les producteurs locaux. L’approvisionnement irrégulier en électricité constitue un autre obstacle de taille, affectant la compétitivité des unités industrielles. De plus, l’insécurité croissante dans certaines régions du pays a contribué à rendre les usines existantes de moins en moins compétitives au fil des années.
La mise en place de ce nouveau conseil de développement représente une volonté politique forte de s’attaquer à ces problèmes et de créer un environnement plus favorable à l’investissement et à la croissance dans le secteur textile nigérian. Reste à voir comment les actions concrètes de ce nouvel organe se traduiront sur le terrain et si elles permettront au Nigéria de retrouver sa place parmi les acteurs majeurs de l’industrie textile en Afrique de l’Ouest.
