Niger : dissolution des syndicats clés des forces paramilitaires

Au Niger, le président de la république, le général d’armée Abdourahamane Tiani, a décidé de dissoudre trois syndicats influents représentant des corps paramilitaires essentiels. C’est à travers un arrêté officiel, datant du mardi 8 avril 2025, que le ministère chargé de l’intérieur et de la sécurité publique a mis fin aux activités du Syndicat national des agents des douanes (SNAD), du Syndicat national des cadres des eaux et forêts (SYNACEF) et du Syndicat national des travailleurs des eaux et forêts (SNATEF).

Le régime militaire nigérien interdit le droit syndical aux douaniers et aux agents des eaux et forêts

Selon l’arrêté ministériel, la présente décision s’applique conformément aux dispositions de l’article 39 de la Charte de la refondation, promulguée le 26 mars 2025, qui stipule clairement l’interdiction pour les forces de défense et de sécurité d’exercer le droit syndical. Cette Charte, faisant office de constitution provisoire durant la période de transition post-coup d’État du 26 juillet 2023, vise à une restructuration profonde de l’État nigérien.

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Dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, où le Niger est régulièrement la cible d’attaques perpétrées par des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, les forces de sécurité, incluant les douanes, les agents des eaux et forêts et la police, sont mobilisées sur tous les fronts. La dissolution de ces syndicats est présentée par le régime comme une mesure nécessaire pour renforcer la discipline et l’unité au sein de ces forces en première ligne face à la crise sécuritaire.

Vers une centralisation du pouvoir autour de l’appareil sécuritaire

Cette nouvelle étape entreprise par le régime militaire nigérien témoigne d’une volonté affirmée de consolider son autorité et de recentrer le pouvoir autour de l’appareil sécuritaire. En éliminant toute forme d’organisation ou de contestation syndicale au sein des forces de sécurité, le général d’armée Abdourahamane Tiani poursuit la mise en œuvre de sa feuille de route de transition, initialement fixée à un minimum de cinq ans, avec une possible extension en fonction de l’évolution du contexte sécuritaire national. Cette décision marque une orientation claire vers une gouvernance plus centralisée et potentiellement militarisée.

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