Nigeria : le projet d’aciérie dans l’impasse

À 200 km d’Abuja, la capitale du Nigeria, Agbaja semblait au début des années 2020 être l’un des projets clés pour revitaliser le secteur minier du pays, qui reste modeste avec seulement 1 % du PIB national. Pourtant, alors que nous approchons de la seconde moitié de la décennie, le projet dirigé par la société australienne Macro Metals est aujourd’hui dans une situation délicate, avec un avenir incertain.

Nigeria, un projet en stagnation

Le Nigeria, en quête de développement pour son secteur sidérurgique, voyait en 2022 le projet Agbaja comme un tournant majeur. Macro Metals (anciennement Kogi Iron) avait alors publié une étude de faisabilité estimant à 557 millions de dollars l’investissement nécessaire pour créer une mine de fer et une aciérie capable de produire 500 000 tonnes d’acier par an pendant 25 ans. Le projet, valorisé à 1,4 milliard de dollars, promettait un taux de rentabilité interne de 33 %, avec un retour sur investissement prévu en quatre ans. Grâce à des réserves minérales considérables, Agbaja devait aussi contribuer à réduire la dépendance du pays aux produits sidérurgiques importés.

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Cependant, près de trois ans après cette étude au Nigeria, aucune avancée significative n’a été enregistrée dans le développement du projet Agbaja. Dans une mise à jour publiée fin janvier 2025, Macro Metals a annoncé qu’une équipe de conseillers avait été engagée pour trouver un repreneur apte à développer ce projet. La société a précisé que l’engagement continu dans ce projet minier ne correspondait plus à sa stratégie, qui se concentre désormais sur la production de minerai de fer dans la région de Pilbara, en Australie, un secteur où le pays domine le marché mondial.

Bien que les raisons exactes du changement de stratégie de Macro Metals ne soient pas claires, il semble que l’entreprise privilégie désormais ses projets australiens, jugés plus rentables à long terme. Malgré ses réserves importantes, Agbaja semble désormais décalé par rapport à cette nouvelle vision.

Plus d’un an après avoir lancé le processus de cession, Macro Metals n’a pas encore trouvé de repreneur pour Agbaja. Si un investisseur se manifeste, des années pourraient être nécessaires avant de relancer le projet, notamment pour les études de viabilité et le financement. Par ailleurs, le marché du minerai de fer connaît des perspectives peu favorables, avec une offre croissante, notamment grâce à Simandou en Guinée, ce qui pourrait entraîner une baisse des prix à moyen terme.

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