L’Afrique subsaharienne pourrait connaître une perte de 11 milliards de dollars cette année. Une perte probable suite à l’annonce de la législation de l’Union européenne visant à interdire la commercialisation de produits liés à la déforestation. Cette loi de l’UE pourrait avoir des conséquences économiques significatives pour les pays d’Afrique subsaharienne.
L’Afrique subsaharienne, la déforestation : un défi économique
L’Afrique subsaharienne fait face à la déforestation afin d’avoir une production élargie pour l’exportation. Cependant, l’Union européenne a adopté en avril 2023 une loi interdisant la commercialisation de produits liés à la déforestation, une mesure qui pourrait fortement impacter l’économie des pays de cette région. Selon certaines estimations, cette réglementation pourrait leur coûter jusqu’à 11 milliards de dollars par an.
A lire aussi : Afrique du Sud modernise sa manutention automobile
Cette loi concerne des produits majeurs comme le cacao, le café, l’huile de palme, le soja, le bois, le caoutchouc, le charbon et le papier imprimé. L’UE, qui représente environ 10 % de la déforestation mondiale, vise ainsi à limiter son empreinte écologique, sachant que l’huile de palme et le soja sont responsables de plus des deux tiers de cette destruction. Les nouvelles règles anti-déforestation de l’UE deviendront obligatoires dès le 30 décembre 2025 pour les grands opérateurs et le 30 juin 2026 pour les PME.
L’Afrique subsaharienne, qui perd 3,9 millions d’hectares de forêts chaque année et dont 45 % des terres souffrent de désertification, est un acteur clé de l’exportation des matières premières concernées : cacao, café, soja, bois et huile de palme. Ces produits représentent jusqu’à 25 % du PIB régional et 60 % des emplois dans certains pays. Entre 2021 et 2023, les exportations africaines de ces matières premières et leurs dérivés ont atteint en moyenne 40,15 milliards de dollars par an, dont 11 milliards (27,4 %) à destination de l’UE. Si les pays africains ne respectent pas la nouvelle exigence de « zéro déforestation », ces revenus pourraient disparaître.
La baisse des exportations pourrait accroître la pauvreté et réduire les recettes en devises des États africains. Pour y faire face, le rapport préconise un soutien financier et technique de l’UE, une adaptation de la législation, le renforcement de la transformation locale et le développement du commerce intra-africain.