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Candidat recalé de la présidentielle d’octobre 2025, Laurent Gbagbo raconte comment il a été désigné par son parti et surtout pourquoi il a accepté. Officiellement investi candidat du PPA-CI en mai 2024, l’ancien président de la République n’aura finalement pas le match retour qu’il espérait face à Alassane Ouattara.
Présidentielle 2025 : Laurent Gbagbo révèle pourquoi il a accepté d’être candidat
Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) alors qu’il était poursuivi pour crimes contre l’humanité suite à la crise de 2010, Laurent Gbagbo est revenu en Côte d’Ivoire en 2021. Une fois à Abidjan, il constate qu’il était impossible pour lui de reprendre la tête du parti FPI qu’il dirigeait.
Pour éviter un long bras de fer judiciaire, il abandonne le parti à Pascal Affi N’Guessan et crée le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Jusque-là, l’idée d’être candidat à la présidentielle prochaine ne lui avait encore jamais traversé l’esprit. À sa grande surprise, l’idée est venue des membres du parti. « Un jour, j’arrive à une réunion et ils me proposent comme candidat à l’élection présidentielle. Je n’ai pas répondu, on reste plusieurs mois, voire un an, sans que je ne leur réponde », a-t-il confié.
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Laurent Gbagbo explique qu’il avait gardé le silence sur la proposition, parce qu’il ne s’était pas préparé pour ça. Il lui fallait donc prendre le temps pour bien y réfléchir. L’ancien président a finalement répondu « oui » à la proposition du parti. L’annonce a été faite publiquement et il était désormais connu de tous qu’il s’était engagé pour affronter une deuxième fois Alassane Ouattara dans les urnes.
Candidat pour rétablir la vérité des urnes de 2010
Selon les explications du président Gbagbo, la raison principale qui justifie son acte de candidature, c’est son désir de révéler à tout le monde entier que c’était lui le gagnant de l’élection présidentielle de 2010. « Quand j’ai vu que Ouattara s’apprêtait à être candidat, j’ai dit zut ! C’est très bien », a-t-il indiqué.
En 2010, j’ai gagné. Le Conseil constitutionnel m’a proclamé vainqueur. Il a contesté la décision du Conseil constitutionnel, mais moi, je suis sûr que je l’ai battu. Alors, j’ai dit on va remettre ça pour voir qui a vraiment gagné. C’est pour ça que j’ai accepté d’être candidat, pour que la vérité puisse s’exprimer.
Il constate avec regret que ce match n’aura finalement pas lieu, puisque sa candidature a été écartée du fait de sa condamnation dans le dossier « braquage de la BECEAO ». Une condamnation que Laurent Gbagbo conteste et dénonce depuis des années sans gain de cause.
La question de l’âge
À 80 ans, Laurent Gbagbo peut-il encore gouverner la Côte d’Ivoire ? L’ancien président reconnaît qu’un âge avancé peut jouer sur sa santé et le rendre fragile. Mais il assure que l’âge n’est pas un critère déterminant dans la gestion d’un pays.
À 80 ans, on n’est pas en pleine santé. Aujourd’hui, je n’ai pas la santé que j’avais en 2000. Plus vous avancez, plus vous êtes fragile. Mais un président de la République peut avoir 80 ans. Gouverner, ce n’est pas courir les 100 mètres tous les matins.
Laurent Gbagbo
À 83 ans et après 15 ans à la tête du pays, Alassane Ouattara sollicite un 4e mandat. Sa candidature est jugée anticonstitutionnelle par l’opposition, qui dénonce un « coup d’État constitutionnel ». Le président Ouattara affronte quatre autres candidats dans cette élection. Selon plusieurs observateurs de la scène politique, les adversaires en face ne font pas le poids ; le boulevard est donc libre pour un 4e mandat assuré.

