La Cour pénale internationale (CPI) intensifie son enquête sur les atrocités commises dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Un appel à témoins a été lancé pour recueillir des preuves de crimes de guerre et contre l’humanité. Cette initiative cruciale vise à identifier les responsables de ces actes odieux et à renforcer la lutte contre l’impunité dans la région.
RDC : un conflit meurtrier aux conséquences désastreuses
Depuis janvier 2022, l’est de la RDC est le théâtre d’un conflit sanglant opposant les Forces armées congolaises au groupe armé M23. En octobre 2024, la CPI a relancé ses investigations, se concentrant sur les exactions commises depuis cette date. L’ampleur des crimes est alarmante : exécutions sommaires, viols, esclavage sexuel, tortures et déplacements forcés sont le lot quotidien des populations civiles. Selon l’ONU, au moins 2 000 corps ont été enterrés et 900 autres sont toujours conservés dans les morgues et hôpitaux de Goma.
La CPI affirme que son enquête couvre toutes les parties impliquées dans le conflit, quelle que soit leur affiliation ou nationalité. Cette approche pourrait conduire à des investigations sur les soutiens extérieurs du M23, notamment le Rwanda, qui n’a pas ratifié le traité de la CPI. Parallèlement, Kinshasa accentue la pression sur la scène internationale en préparant une motion au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour dénoncer les violations massives à Goma.
La lutte contre l’impunité : un enjeu majeur
Pour de nombreux défenseurs des droits humains, l’absence de justice pour les crimes passés aggrave la crise actuelle. Stewart Muhindo, militant de la LUCHA, insiste sur l’importance de documenter rigoureusement les exactions afin d’identifier et poursuivre les responsables. Georges Kapiamba, juriste et défenseur des droits de l’Homme, rappelle que la CPI a pour mission de juger les plus hauts responsables des crimes internationaux, y compris ceux qui tirent profit du conflit, comme certaines multinationales exploitant illégalement les ressources congolaises.
« Il est essentiel que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice, afin de mettre fin à l’impunité et de garantir que les victimes obtiennent justice et réparation », a déclaré un responsable de la CPI.
L’appel à témoins de la CPI est une étape cruciale dans la lutte contre l’impunité en RDC. Il permettra de recueillir des preuves essentielles pour identifier et poursuivre les responsables de ces crimes odieux. La justice est une condition indispensable pour garantir la paix et la stabilité dans la région.