La Côte d’Ivoire a récemment refusé l’aide proposée par plusieurs organisations internationales pour l’organisation des élections présidentielles d’octobre prochain. Voici les dessous de ce refus du gouvernement ivoirien et la CEI.
La Côte d’Ivoire refuse l’aide internationale pour l’élection
12 millions d’euros, soit 7,8 milliards de FCFA, c’est le montant refusé par la Commission Électorale Indépendante (CEI) pour l’organisation du scrutin. Cette offre émanait de grands bailleurs de fonds : l’Union européenne (UE), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ainsi que le Japon.
À noter que pour l’organisation du processus électoral, l’État de Côte d’Ivoire a déjà constitué son budget, c’est en tout cas ce qu’a déclaré le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, face aux journalistes mercredi 7 mai. Mais la véritable raison de ce refus se situe ailleurs.
Lire aussi : Présidentielle en Côte d’Ivoire : le gouvernement prend une importante décision
Le gouvernement ivoirien souhaite garder un contrôle total sur le processus électoral via son institution, la CEI. Accepter cette aide des bailleurs de fonds impliquerait leur participation à l’organisation du scrutin. L’UE, le PNUD et le Japon proposaient notamment de financer la logistique de compilation des résultats, ce qui leur aurait permis de garder un œil sur l’ensemble du processus électoral.
Au regard de ce qu’a donné le rôle de l’ONU dans l’organisation des élections présidentielles de 2010, qui ont débouché sur une sanglante crise post-électorale ayant fait plus de 3 000 morts, le gouvernement Ouattara a préféré jouer la carte de la prudence. Le refus de la CEI, présidée par Ibrahime-Kuibiert Coulibaly, s’inscrit ainsi dans une logique de maîtrise souveraine du processus électoral.