Mamadou Koulibaly, président de Liberté et démocratie pour la République (LIDER), a des appréhensions sur la monnaie commune de la CEDEAO. Les chefs d’Etats de l’Union ont adopté les propositions des ministres et gouverneurs des Banques centrales de la CEDEAO sur la création de la monnaie commune. C’était à Abuja au Nigeria le samedi 29 juin 2019.
Pourquoi Mamadou Koulibaly a des appréhensions sur l’ECO?
En effet, sur son compte Tweeter, le président de LIDER, par ailleurs professeur d’Economie, ne manque pas d’occasion pour apporter des critiques concernant la monnaie en cours d’adoption. « Mais d’où vient donc cette légende de rattachement de la monnaie unique de la CEDEAO à l’Euro alors que le conseil des ministres, affirme que l’Euro aura un taux de change flottant et non arrimé à aucune devise ou panier de devises? C’est vrai que la CEDEAO doit s’expliquer mieux », dit-il.
Et d’ajouter: « ECO vient de ECOWAS qui signifie: Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest CEDEAO. En Anglais, ça donne, Economic Community of African Startes (ECOWAS), on prend ECO et on laisse WAS », soutient le Professeur. Selon lui, il faudrait davantage d’explications sur cette monnaie qui est prévue pour tourner dans tous les pays membres de l’espace CEDEAO.
«Gouverner une monnaie unique avec 15 économies, donc 15 gouvernements différents, sans législateurs fédéraux, sans puissance tutélaire, ne me semble pas simple. Etre sûr qu’il n’y a aucune confusion entre ECO, monnaie unique et ECO, monnaie commune », lâche Mamadou Koulibaly. Poursuivant, le président de LIDER souhaite l’implication véritable des populations et leur appropriation de cette monnaie.
« Il me semble important qu’au-délà des experts, des opérateurs économiques, les populations, les paysans, les étudiants, les entrepreneurs des PMI comprennent ce qu’il y aura comme bouleversements dans leurs habitudes sociales, la monnaie est une institution sociale importante », dira-t-il
Pour lui, le succès viendra de l’adhésion des populations et de leur appropriation de cette monnaie unique. « Pour adhérer, il faut qu’elles comprennent les tenants et aboutissants. La monnaie est une affaire trop sérieuse pour qu’elle soit abandonnée aux mains des seuls experts et gouvernants », soutient-il. En tout état de cause, les chefs d’Etats et de Gouvernement de l’espace CEDEAO, souhaitent la création de la future monnaie commune dès 2020.