Ali Bongo Ondimba a décidé de se séparer de sa soeur aînée dans la gestion du pouvoir au Gabon. Par décision prise en Conseil des ministres, mercredi dernier, Pascaline Bongo a été congédiée par son frère cadet.
Ali Bongo fait le ménage dans le Palais de Bord de mer
Il y a un an, jour pour jour, qu’ Ali Bongo Ondimba a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC), alors qu’il était en visite officielle à Riyad en Arabie Saoudite. Après plusieurs jours passés dans le coma, et une bonne période de convalescence au Maroc, le président gabonais a finalement regagné Libreville. Mais l’opposition et une partie de la société civile continuent d’appeler à la vacance de la présidence. Paulette Ayo Mba, présidente de la cour d’appel, devant statuer sur une affaire relative à la santé d’ABO, a été suspendue, courant août, par le ministre de la Justice.
C’est dans cette dynamique que le locataire du Palais de Bord de mer vient de démettre sa soeur aînée, Pascaline Bongo, de son poste de Haute Représentante Personnelle du Président de la République. Ce poste n’existe d’ailleurs plus, car il a purement et simplement été dissout en Conseil des ministres du mercredi 2 octobre dernier.
Notons que Pascaline Mferry Bongo Ondimba était une habituée des rouages au sein du palais présidentiel. Elle a fait ses classes auprès de son défunt père, Omar Bongo Ondimba, en qualité Ministre déléguée aux affaires étrangères, puis Directrice de cabinet de son père pendant plus d’une vingtaine d’années.
Même si son licenciement ne fait pour l’instant pas objet de beaucoup de commentaires dans la capitale gabonaise, il n’en demeure pas moins qu’à 63 ans, Pascaline apparaît comme une sérieuse prétendante à la succession de son frère Ali Bongo à la présidence gabonaise. Ceci pourrait donc expliquer cela.
Il faut par ailleurs rappeler qu’Onaida Maisha Bongo Ondimba, une démi-soeur d’Ali Bongo, avait contesté par voie judiciaire, l’acte de naissance de ce dernier.
Mais des proches du pouvoir tentent tout de même de donner d’autres explications. « Il ne faut pas voir dans cette décision une quelconque portée politique. Sa motivation est avant tout budgétaire. Ce poste n’avait, à l’expérience, que peu d’utilité. Or, le Gabon cherche à réduire la masse salariale dans la fonction publique et les corps assimilés. Et, de ce point de vue, la présidence, qui a déjà fait beaucoup d’efforts pour réduire son train de vie, doit être exemplaire », a commenté un proche du Président Bongo sous couvert d’anonymat.