Afrique Subsaharienne : 20 milliards $ d’intérêts à payer sur la dette extérieure

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Les économies de l’Afrique subsaharienne peinent à retrouver leur dynamisme. Elles subissent encore les conséquences de la pandémie et des tensions géopolitiques mondiales. Dans ce contexte difficile, la question de la dette extérieure devient de plus en plus critique. En 2025, la région devra verser 20 milliards de dollars uniquement en paiements d’intérêts. Ce lourd fardeau risque de ralentir les efforts de relance économique et de freiner le développement.

Afrique Subsaharienne : une charge croissante sur les finances publiques

Les pays d’Afrique subsaharienne devraient verser environ 20 milliards de dollars d’intérêts en 2025. Cette estimation provient de la Banque mondiale. Le montant est en hausse constante depuis plusieurs années et traduit une dépendance accrue aux financements non concessionnels.
La région emprunte de plus en plus auprès de créanciers privés et de la Chine.

L’Afrique subsaharienne doit faire face à une dette coûteuse. Près des trois quarts des intérêts sont dus à des créanciers privés, à la Chine et à d’autres prêteurs bilatéraux hors Club de Paris. Cette structure rend la dette plus difficile à supporter. Les taux d’intérêt élevés aggravent la situation. Entre 2025 et 2027, les paiements d’intérêts représenteront en moyenne 3,4 % du PIB régional.

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Cette pression budgétaire contraint de nombreux pays à réduire leurs investissements dans des secteurs essentiels tels que la santé et l’éducation. En 2024, 20 des 48 pays d’Afrique subsaharienne ont consacré davantage de ressources au service de la dette qu’à ces services publics combinés.

Des flux financiers en déclin

Depuis 2016, les remboursements du capital de la dette extérieure augmentent rapidement. Ils progressent plus vite que les nouveaux emprunts. Cela a provoqué une forte baisse des flux financiers nets vers la région. Entre 2016 et 2019, ces flux atteignaient en moyenne 37,7 milliards de dollars par an. Entre 2020 et 2023, ils sont tombés à seulement 18,4 milliards. Cette diminution des ressources disponibles limite les financements pour les projets de développement. Elle freine également la capacité des gouvernements à stimuler la croissance économique.

Le FMI note des progrès dans certains pays d’Afrique subsaharienne : ils ont réduit leur endettement sans restructuration majeure. Ces succès résultent de politiques prudentes et de réformes favorisant la croissance.
Cependant, la trajectoire de la dette reste incertaine. Les gouvernements doivent renforcer leur gestion financière pour éviter une crise.

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