Côte d’Ivoire : 594 tonnes de Cacao saisies

Entre octobre 2024 et mars 2025, les autorités de la Côte d’Ivoire ont intercepté 594,4 tonnes de cacao à leurs frontières, dans le cadre d’une vaste opération de lutte contre la contrebande baptisée « Verrou 322 ». Cette initiative, menée sous la coordination du Conseil national de sécurité, vise à préserver l’économie nationale face aux exportations illégales croissantes vers les pays voisins.

Cacao : une filière sous pression face à la contrebande en Côte d’Ivoire

« Verrou 322 » ne se limite pas au cacao. En plus de la saisie record de cette matière première stratégique, les forces de sécurité ont également mis la main sur 307 tonnes d’anacarde et 265 engins utilisés pour le transport illégal de marchandises. Trente-quatre individus ont été arrêtés dans le cadre de cette opération et remis à la justice.

La valeur du cacao saisi est estimée à 4,81 millions de dollars, soit près de 2,77 milliards de francs CFA, selon les données rapportées par Sikafinance. Ces chiffres illustrent l’ampleur du phénomène, qui menace directement les revenus de l’État et ceux des producteurs locaux.

A lire aussi : Côte d’Ivoire : plus de 500 élus locaux formés

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cette matière première , lutte contre une contrebande croissante. Des trafiquants profitent des écarts de prix et des régulations plus souples dans certains pays voisins pour exporter illégalement des cargaisons. Un exemple récent , en mars 2025, une cargaison de 75 tonnes a été interceptée à Diawala, au nord du pays. En provenance de Bouaflé, elle était destinée à être exportée illégalement. Ces détournements réduisent les volumes pour la transformation locale et menacent la traçabilité exigée par les marchés internationaux.

Pour le gouvernement ivoirien, ces opérations de saisie sont essentielles pour protéger les producteurs et garantir des revenus équitables au secteur agricole, pilier de l’économie du pays. Elles visent aussi à empêcher une évasion économique qui nuit au financement des politiques publiques.

Le renforcement des contrôles aux frontières, la collaboration entre les douanes, la gendarmerie et la police, ainsi que la mobilisation des communautés locales sont au cœur de cette stratégie. L’objectif : assécher les réseaux de trafic et assurer une meilleure régulation des flux de matières premières.

La lutte contre la contrebande de cacao en Côte d’Ivoire s’inscrit donc dans un effort plus large de gouvernance et de sécurité économique, à un moment où les enjeux de souveraineté alimentaire, de traçabilité et de commerce équitable prennent une place croissante dans les échanges internationaux.

Donnez votre avis

Soyez le 1er à noter cet article



Afrique sur 7 est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :