En Côte d’Ivoire, la fraude électorale est l’un des défis majeurs auxquels les acteurs impliqués dans le processus électoral sont confrontés. À quelques semaines de l’élection présidentielle et des législatives, Ahoua Don Mello donne des pistes pour vaincre ce qu’il qualifie de « syndrome ».
Ahoua Don Mello : « La fraude en Côte d’Ivoire est un syndrome »
L’ancien Directeur du Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (Bnetd), situe la fraude électorale à deux niveaux. Selon Don Mello, le premier niveau concerne la liste électorale. « La liste électorale est un élement important du dispositif électoral en Côte d’Ivoire. Dès lors qu’il y a beaucoup de faux électeurs inscrits sur cette liste, ça permet aussi d’introduire de faux votants », a-t-il affirmé.
Le deuxième niveau de la fraude électorale selon l’ancien DG du Bnetd, candidat à la présidentielle d’octobre 2025, se matérialise dans les bureaux de vote. « Vous verrez que si les contrôleurs d’un candidat ne sont pas là et qu’il n’y a que les contrôleurs de l’autre candidat qui sont là, automatiquement, il y a des bourrages d’urnes qui s’opèrent. Ces bourrages d’urnes entraînent de facto des votants qui en réalité n’ont pas voté », a-t-il indiqué.
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Il a martelé que l’élément central de la lutte contre la fraude électorale, c’est le contrôle. La première thérapie, selon Ahoua Don Mello, est donc de disposer dans les bureaux de vote des « contrôleurs intègres » qui connaissent très bien le code électoral.
Partant de son expérience de 2010, l’ancien proche collaborateur de Laurent Gbagbo propose également de lutter contre la fraude électorale via les moyens électroniques. Il a rappelé que le dispositif électronique mis en place en 2010 par son équipe a permis d’identifier plus de 2 000 PV frauduleux et consolidé les résultats du Conseil constitutionnel faisant de Laurent Gbagbo le vainqueur de cette élection conflictuelle.