Première position de la France sur les tensions politiques liées à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. La France demande un dialogue entre le pouvoir Ouattara et l’opposition incarnée par Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et les autres acteurs politiques de premier plan, mais pas que. La société civile doit être associée à ces pourparlers sur la Côte d’Ivoire.
Dialogue pouvoir Ouatara – opposition : La France prend position
Des tensions politiques sont de plus en plus prononcées à l’approche de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. La France, à travers les recommandations des Nations Unies, a proposé un dialogue entre le gouvernement ivoirien et les différents acteurs politiques ainsi que les représentants de la société civile. Seule une reprise du dialogue inter-ivoirien peut désamorcer les tensions politiques de plus en plus vives, notamment après le retrait Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro de la liste électorale.
Le dialogue recommandé par la France porterait sur l’inclusion des différents acteurs politiques dans le processus électoral. De plus, un accord sur la Révision de la liste électorale (RLE) pourrait apaiser les tensions entre le parti au pouvoir et les formations politiques PPA-CI, PDCI ou encore le collectif Cap Côte d’Ivoire.
En effet, alors que les joutes électorales approchent, le président du PDCI, Tidjane Thiam, a été retiré de la liste électorale. Comme lui, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro ont été déclarés inéligibles. Pour les rédacteurs du 4ᵉ Examen Périodique Universel du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, cette injustice faite à ces différents acteurs politiques pourrait être à la base de nouveaux troubles en Côte d’Ivoire.
Tensions politiques en Côte d’Ivoire 2025, des leaders sacrifiés
Tidjane Thiam a été retiré de la liste électorale pour une affaire de double nationalité franco-ivoirienne. Le leader du PDCI-RDA s’est pourtant libéré de sa nationalité française depuis le 19 mars 2025 afin de se conformer aux conditions d’éligibilité prévues par la Constitution ivoirienne. Quant à Laurent Gbagbo, il a été condamné pour un supposé braquage de la BECEAO. Son procès s’est tenu en son absence alors qu’il était incarcéré à la CPI. De plus, la BECEAO a, dans un courrier, indiqué ne pas avoir été victime d’un braquage. Cela n’a pourtant pas empêché la justice ivoirienne de le condamner à 20 ans de prison, ce qui le prive de ses droits civiques.
En ce qui concerne l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, il aurait tenté un coup d’État contre les autorités actuelles. Il a été condamné à perpétuité et reste également privé de ses droits civiques.
La réponse de la Côte d’Ivoire aux recommandations de la France et des Nations Unies
Pour les Nations Unies, ces différentes décisions ne favorisent pas la paix en Côte d’Ivoire. L’ONU et la France exhortent le gouvernement à ouvrir le dialogue pour apaiser les tensions politiques dans le pays. Le Canada demande également à Abidjan de garantir la liberté de manifestation, un droit fondamental pour les citoyens du monde entier.
Parmi les différentes propositions faites, 37 au total, à l’État ivoirien a rejeté les deux plus importantes. Concernant le dialogue politique exigé dans la recommandation 135.90 par la France, Abidjan estime qu’elle est « sans objet ». Pourtant, cette recommandation stipule que « l’absence de dialogue franc entre le gouvernement et l’opposition sur des sujets structurants comme l’identité nationale ou la transparence des élections menace la stabilité politique à moyen terme. »
La recommandation également rejetée
L’autre recommandation numéro 135.89, émise par le Canada et portant sur la « liberté de manifestation », a également été rejetée par le régime Ouattara. La Côte d’Ivoire estime que « les libertés publiques ne sont soumises à aucune restriction contraire à la Constitution. » Ghislain Assy Dugarry, un syndicaliste de l’enseignement, a récemment été condamné à 2 ans de prison et placé en détention pour avoir tenté de faire grève et manifester pour des primes.
Le Porte-parole du PDCI RDA, M. Soumaïla Bredoumy, a, lui aussi, été convoqué par la préfecture de police d’Abidjan pour avoir proféré des menaces de marche sur l’étant du territoire. L’ancien président Laurent Gbagbo a également été visité par les forces de l’ordre, qui auraient tenté de l’intimider, lorsqu’il a convoqué une réunion de son parti pour donner des mots d’ordre.
A l’approche de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire en octobre 2025, la tension politique monte peu à peu dans le pays. Avec le refus du pouvoir d’Abidjan de dialoguer sur ces deux points, le pays se dirige progressivement vers une situation de blocage. Une crise pré-électorale est redoutée par les Nations Unies, le Canada et la France dans ce rapport parvenu à la rédaction d’Afrique Sur 7.