Après avoir quitté la CEDEAO, le Burkina Faso n’exclut son retrait de l’Union africaine (UA) et même de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a évoqué cette éventualité au cours d’une audience accordée aux directeurs régionaux des Nations unies.
Le Burkina Faso pourrait quitter l’UA et l’ONU
Le Burkina Faso se radicalise dans sa posture anti-néocoloniale. Sans ambages, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a indiqué que son pays n’hésitera pas à claquer les portes de l’Union africaine et de l’ONU si ces deux organisations se comportent comme des émissaires et messagers de la vision néocoloniale.
Ce que nous refusons, c’est la vision néocoloniale. Voilà pourquoi nous avons quitté la CEDEAO et pourtant nous avons tous créé la CEDEAO. Avant de quitter la CEDEAO, j’ai même dit que nos pays ont existé avant la CEDEAO donc nos pays peuvent vivre sans la CEDEAO. Nous sommes en train d’observer l’Union africaine. Si elle se comporte comme la CEDEAO, nous allons la quitter et même l’ONU n’est pas exclue.
Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, Premier ministre du Burkina Faso
Pour le Premier ministre, les questions liées à la sauvegarde de l’intégrité et de la souveraineté du Burkina Faso sont non négociables. Le pays veut se sentir libre dans ses choix et options pour répondre aux préoccupations de ses populations. « Celui qui ne se voit pas dans cette optique, nous ne pouvons pas collaborer. Ceux qui veulent aller dans notre sens, nous sommes d’accord parce qu’après tout, c’est l’intérêt de notre pays », a-t-il martelé.
« Nous avons vécu avant la colonisation, sans rapport avec l’Occident, et on vivait bien. Un pays comme la Thaïlande n’a jamais été colonisé, un pays comme l’Éthiopie n’a jamais été colonisé, mais ils vivent bien. Au contraire, ce sont les Occidentaux qui sont venus nous entraîner dans des labyrinthes à ne pas en sortir », a-t-il ajouté.
Pour Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, l’intervention des puissances étrangères en Afrique n’a jamais boosté le développement d’un pays du continent. « Depuis 1960, on parle d’aide et on n’a pas évolué, on n’a pas bougé. Il faut remettre les choses en cause. On parle d’aide au développement, d’aide à la coopération et on n’a pas avancé depuis 1960, il faut questionner cette forme d’aide », a déclaré le Premier ministre.