A sa sortie de prison, le 8 août dernier, Simone Gbagbo s’était soumise à la censure d’Aboudramane Sangaré avant de s’adresser aux Ivoiriens. C’est désormais chose faite, ce week-end, où l’ancienne première dame a pris la parole à Moossou.
Le message fort de Simone Gbagbo à ses compatriotes
Contrairement à ses propos liminaires dans lesquels elle avait lancé à l’égard de ses nombreux militants venus l’accueillir en liesse après sa libération que le combat est engagé, Simone Gbagbo s’est voulue beaucoup plus conciliante, ce samedi 25 août. Lors d’un culte d’actions de grâce organisée dans sa résidence à Moossou à Grand-Bassam, l’ancienne première dame a appelé les Ivoiriens au pardon, à la paix et à la réconciliation.
Reconnaissante de Dieu et de toutes les personnes qui ont contribué à rendre « supportables » ses sept années de détention, l’épouse de Laurent Gbagbo a remercié « l’Éternel des armées », le « Président Alassane Ouattara », ainsi que certains anonymes qui ont été déterminants dans sa libération.
Silence, Simone Gbagbo parle !!!
Révérends pasteurs, chers frères et sœurs en Christ, nous sommes ici pour célébrer l’Éternel. Je vous dis merci pour être venus nombreux à ce moment de ma vie. Je suis là ce matin pour témoigner de la fidélité de Dieu dans ma vie.
Je remercie d’abord Dieu qui nous a accompagnés, instruit. Il a transformé notre désert en oasis de paix. Mon Dieu m’a fait du bien. Il m’a ramenée de la mort à la vie. Comme Dieu passe par les hommes, c’est pourquoi je remercie Alassane Ouattara. Dieu a incliné son cœur pour que nos portes de prison s’ouvrent et que nous soyons en liberté.
Je remercie tous les hommes et femmes de Côte d’Ivoire et hors qui ont prié pour que nous soyons là. Je suis convaincue que notre libération est un miracle divin. Remerciements à la ville d’Odienné, aux hommes d’Odienné. J’y ai vécu pendant trois ans et demi dans la maison du Général Youssouf Koné. Je n’ai jamais été malade.
Remerciement au ministre Diakité Coty qui a été mon élève et qui m’a traitée comme on traite sa maman pendant qu’il était Maire. Merci au couple burkinabé qui a pris soin de moi, malgré les menaces de quelques personnes. J’ai eu la chance d’avoir à Odienné ma sécurité confié à des FRCI. Ils ont bien veillé sur moi. À l’école de gendarmerie, j’ai été bien traitée. Ils se sont comportés comme des jeunes frères. Ils m’appelaient tous « mamans ». Merci aussi à mes médecins et à mes avocats.
Merci à Dieu pour la protection de mon époux et qu’il continue de le protéger jusqu’à son retour de La Haye. Merci à Dieu pour tous ceux qui sont en exil. Dieu a pour la Côte d’Ivoire une attention particulière. Il a protégé la nation ivoirienne.
Dans cette crise, nous avons des victimes que nous classons en cinq groupes: celles de mon propre camp, celles du camp adverse, les citoyens innocents, les exilés qui ont perdu la vie loin du pays, les forces de défense et de sécurité tombées sur le champ de bataille.
En leur mémoire nous devons nous incliner. Je souhaite témoigner de l’action de Dieu dans ma vie. Je savais que mon Dieu était grand. On l’a dit dans les chants, mais j’ai expérimenté l’amour de Dieu. Il est doux, bienveillant plus qu’une mère. On devrait dire Dieu-la mère puisqu’il veille sur nous. Ce temps m’a tellement édifié. Pour moi, Dieu m’a mis dans un camp pour m’enseigner et aujourd’hui je suis une personne libre.
Lorsque nous étions sous les bombes, Dieu avait mis son bouclier et nous sommes sortis sans égratignures. Les bombes sont tombées, mais tout cela a été renvoyé par les boucliers de Dieu. Nous étions près de 300 personnes et nous sommes ressortis vivants. Ceux qui sont morts sont tombés hors du bâtiment. Il est le Dieu de fidélité.
Des prophéties sont passées sans que rien ne se passe. Certains pasteurs m’ont dit que la situation va durer sept ans. Ce que j’ai réfuté. Il est arrivé un temps où on doutait de la fidélité de Dieu. La vraie surabondance divine. Mais Dieu m’a montré qu’il est le Dieu du tout à coup, soudain, brusquement.
Ma prière à Dieu est pour tous les prisonniers politiques militaires et le retour de tous les exilés dans une nation réconciliée et que plus jamais cela ne se répète. Acceptons de pardonner. Dieu nous aime et a besoin du peuple de Côte d’Ivoire