L’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, emprisonné depuis mars 2017 et condamné en août pour escroquerie portant sur des deniers publics, a déposé lundi sa caution d’un montant de 30 millions dans le cadre de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
Khalifa Sall victime d’un « procès politique »
Barthélémy Dias, un ami de l’ancien maire a publié la quittance de la caution déposée à la caisse des dépôts et consignationsk sur les réseaux sociaux.
Depuis son arrestation, Khalifa Sall a toujours dénoncé un « procès politique » pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle. de 2019 au Sénégal.
Le premier tour de l’élection présidentielle est fixé pour le dimanche 24 février 2019.
Le 20 décembre, Khalifa Sall, condamné en appel à cinq ans de prison ferme sera fixé sur son sort par la Cour suprême qui fait office de Cour de cassation.
L’avocat de l’ex-maire de Dakar, maître Seydou Diagne, a dénoncé cette décision de la justice l’accusant de vouloir « donner le maximum de moyens juridiques au gouvernement pour invalider la candidature de Khalifa Sall ».
Pour lui, « la justice est aux ordres » de l’Etat. « La justice sénégalaise elle-même a un calendrier électoral puisque ces actes de procédures et l’instruction du dossier est fondé sur le desiderata du gouvernement et du président Macky Sall« .
« Nous alertons l’opinion publique nationale et internationale sur l’instrumentalisation honteuse de la justice sénégalaise en ce moment contre des opposants politiques. On n’a jamais vu ça au Sénégal », a-t-il déclaré.
En Octobre, les membres du comité des droits de l’Homme de l’union interparlementaire (UIP), une organisation plus que centenaire qui rassemble les Parlements des Etats souverains de l’Assemblée Nationale, ont dénoncé « des irrégularités judiciaires » dans l’affaire Khalifa Sall.
Selon eux, ces « irrégularités » s’expliquent par « le caractère politique du dossier ». Ainsi, l’institution tout comme la cour de justice de la CEDEAO qualifie d’ »arbitraire » la détention provisoire de l’ancien Maire.
Elle a demandé un examen impartial et indépendant du pourvoi en cassation du candidat à la présidentielle, une décision que Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale du Sénégal, juge « incohérente ».