A la veille d’une audience décisive de la CPI sur l’acquittement ou la liberté provisoire de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, l’on assiste à des démarches contradictoires dans la capitale ivoirienne. Alors que les partisans de l’ancien président ivoirien s’inscrivent dans une logique de réconciliation nationale, des victimes de la crise postélectorale plaident pour un refus de mise en liberté, même provisoire, des deux Ivoiriens.
Le procès Gbagbo alimente encore les passions à Abidjan
Ce mardi 15 janvier 2019 marquera un tournant décisif dans le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Il s’agit d’une audience publique de la Cour pénale internationale (CPI) qui statuera sur l’abandon des charges et la liberté provisoire de l’ancien président et le ministre de la Jeunesse de son dernier gouvernement. Mais en attendant la tenue effective de cette audience, l’on une certaine pression du côté d’Abidjan, certainement pour tenter d’influencer la décision du juge-président Cuno Tarfusser et ses deux assesseurs, Olga Herrera Carbucci et Geoffrey Henderson.
L’on note en effet que ce lundi 14 janvier, le Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire (CVCI), dirigé par Issiaka Diaby, a manifesté devant le siège de la Commission nationale des droits de l’homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) pour s’opposer à toute idée de libération, même provisoire, des deux accusés ivoiriens de La Haye.
A rebours, Dr Assoa Adou, secrétaire général du Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, a initié une série de rencontres, selon les directives à lui données par Laurent Gbagbo, afin de permettre aux communautés ivoiriennes de se parler à nouveau et d’amorcer une réconciliation nationale vraie.
« Nous sommes venus rencontrer la conférence épiscopale, comme nous avons rencontré l’Eglise méthodiste hier, comme nous allons rencontrer la communauté musulmane demain pour leur apporter le message de paix et de réconciliation du président Laurent Gbagbo », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Vous savez, le RDR est aussi important dans le processus de réconciliation. Et nous avons demandé à rencontrer le RDR et tous les autres partis politiques de Côte d’Ivoire. »
Selon vous, laquelle de ces deux démarches favorisera-t-elle une réconciliation nationale et un retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire ?