Guillaume Soro est en exil depuis plusieurs mois. L’ancien président de l’Assemblée nationale est poursuivi pour tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.
Les choses se compliquent pour Guillaume Soro et ses proches
Le 23 décembre 2019, Guillaume Soro a dû rebrousser chemin vers l’Europe alors qu’il tentait de revenir en Côte d’Ivoire, après plus de six mois passés à l’étranger. Le président du mouvement Groupements et peuples solidaires (GPS), en rupture de ban avec le RHDP (parti au pouvoir), venait pour lancer sa pré-campagne électorale en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2020 à laquelle il s’est déclaré candidat.
Manque de pot pour lui. Le même 23 décembre 2019, une cohorte de soldats l’attendait à l’aéroport ainsi qu’à son domicile de Marcory pour le ‘’cueillir’’ selon les termes de Me Affoussy Bamba qui effectuait le vol avec lui. Après un détour au Ghana voisin, l’ancien chef rebelle s’est envolé à nouveau pour l’Europe d’où il apprendra en soirée qu’un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui pour tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.
Au siège de son mouvement à Cocody Riviera-Golf, une quinzaine de ses proches dont des députés sont arrêtés et écroués pour divulgation de fausses informations et trouble à l’ordre public. L’étau se resserre aussitôt autour de la Sorosphère. Le lundi 20 janvier 2020, le Bureau de l’Assemblée nationale se réunit pour examiner en profondeur la situation.
La requête du Groupe parlementaire RHDP demandant la levée de l’immunité parlementaire des Députés CAMARA Loukimane, Kando SOUMAHORO, LOBOGNON Agnima Alain Michel, SORO Kanigui Mamadou, SORO Kigbafori Guillaume et YAO Soumaïla, est jugée recevable. Aussitôt, l’immunité parlementaire des députés mis en cause, est levée suite à un vote au scrutin secret des membres du bureau de l’Assemblée nationale, conformément à l’article 49 de règlement de l’Assemblée nationale.
Ce qui voudrait dire que Soro ainsi que l’ensemble des députés proches de lui, arrêtés, sont désormais devenus des citoyens ordinaires passibles de poursuites judiciaires à tout moment.
Pour Me Affoussiata Bamba-Lamine, cette décision qui intervient après 28 jours de détention ‘’arbitraire et injustifiée pour cinq des députés, vient confirmer la violation récurrente de la Constitution de notre pays et démontrer, si besoin en était, le glissement autocratique du régime de M. Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire’’.