Laurent Gbagbo rêve de rentrer en Côte d’Ivoire depuis son acquittement, en janvier 2019, à la CPI. En dépit des multiples initiatives de ses partisans, l’ancien président ivoirien est encore maintenu à Bruxelles. Alassane Ouattara a toutefois décidé de faire bouger les lignes dès sa réélection à la présidence ivoirienne.
Ouattara promet à Macron de favoriser le retour de Gbagbo
Le déjeuner de travail d’Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, du vendredi 4 septembre dernier, continue de livrer ses secrets. Jeune Afrique croit savoir que le président ivoirien et son homologue français ont évoqué la situation de Laurent Gbagbo, en résidence à Bruxelles depuis sa libération de la prison de Scheveningen. La plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, opposition) a en effet déposé la candidature de l’ancien Président ivoirien pour le scrutin du 31 octobre 2020. Et ce, en dépit de la radiation de son nom de la liste électorale.
Au cours de cette rencontre, le confrère indique que le président Macron a davantage attiré l’attention de son hôte ivoirien sur « les capacités de mobilisation de l’ancien chef d’État ivoirien et la nécessité de parvenir à un accord avec lui ». Rassurant son interlocuteur de ce que la situation en Côte d’Ivoire est « sous contrôle », le Président Ouattara a déclaré qu’une fois réélu à la présidence de la République, « il engagerait une réconciliation avec Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo et qu’il favoriserait le retour au pays de ce dernier ».
Laurent Gbagbo, faut-il le rappeler, s’est vu refuser sa demande de passeport diplomatique et passeport ordinaire. Emmanuel Macron a cependant appelé Alassane Ouattara à reporter le scrutin présidentiel afin de trouver la parade nécessaire pour opérer le « changement générationnel » promis. Mais avec le brusque décès d’Amadou Gon Coulibaly, le chef de file des houphouëtistes s’est porté candidat pour ledit scrutin. L’opposition ne cesse de manifester contre ce « 3e mandat » jugé anticonstitutionnel, là où les proches du pouvoir estiment qu’il ne s’agit que du « premier mandat de la troisième République ».