Dans le centre du Mali, la région de Bandiagara accueille depuis début août, une grande affluence de réfugiés burkinabè, fuyant les violences djihadistes dans leur province du Yatenga, dans le Nord du Burkina Faso. A en croire le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ( HCR), plus de 83.000 personnes ont traversé la frontière pour trouver refuge, en particulier dans le cercle de Koro, une commune qui comptait à peine 100.000 habitants.
Burkina Faso : 83.000 burkinabè réfugiés au Mali
Les déplacés arrivent par vagues successives et sont confrontés à des besoins essentiels criants. Salif Bamago, paysan burkinabè arrivé à Koro le 7 août avec douze membres de sa famille , raconte “ Les djihadistes sont arrivés le 04 août dans notre village. Ils nous ont ordonné de partir. Nous avons tout abandonné ; maisons, biens…Nous avons besson d’eau, de nourriture, d’abris et de savons pour nos besoins quotidien.”
Face à cet afflux, les autorités locales soutenues par la population essayent de répondre aux besoins des réfugiés. La solidarité se manifeste à travers des dons en nourritures, en vêtements et lorsqu’il est possible en hébergements.
Issa Goro, leader associatif de Koro a rapporté : “ Nous sensibilisons la population pour qu’elle accueille les réfugiés dans de bonnes conditions et nous coordonnons avec l’aide des autorités et la chambre de commerce et d’industrie au Mali.”
Cependant, la situation devient complexe avec les saisons de pluies. Mohamed Touré, de la commission nationale chargée des réfugiés, explique “ Les abris manquent cruellement. Si la première vague a pu être accueillie dans des écoles, la nouvelle, beaucoup nombreuse doit parfois passer la nuit à la belle étoile sous la pluie.”
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Un autre difficulté majeure : les problèmes alimentaires. Dans ce sens, Mohamed Touré précise “ Certains enfants restent des jours sans manger et les stocks collectés localement ne suffisent pas.”
Pour régler le problème, les organisations humanitaires telles que l’ONG allemande Welthungerhilfe et le Programme alimentaire mondiale PAM, ont procédé à la redistribution des vivres. Ainsi les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants sont ciblés.