Au Burkina Faso, les journalistes Guézouma Sanogo, Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem, portés disparus depuis plusieurs jours, ont finalement donné signe de vie. Les trois hommes sont apparus dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, les montrant en tenue militaire sur une zone de combat. Cette réapparition soulève de nombreuses interrogations sur leur sort et le traitement réservé aux voix critiques dans le pays.
Burkina Faso : les journalistes Guézouma Sanogo, Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem réapparaissent au front
Arrêtés après avoir tenu des propos critiques à l’encontre du régime militaire, le président, le vice-président de l’Association des journalistes du Burkina Faso (AJB), et un reporter de la chaîne BF1 ont été, selon plusieurs sources, enrôlés de force dans l’armée et envoyés au front. La vidéo, devenue virale, semble confirmer leur affectation dans une zone de conflit où les Forces de défense et de sécurité burkinabè mènent des opérations contre les groupes terroristes.
Dans la vidéo, les trois journalistes s’expriment tour à tour devant un micro. Luc Pagbelguem partage son étonnement face à la quantité et la qualité du matériel militaire saisi aux terroristes. Il s’interroge notamment sur les sources d’approvisionnement de ces groupes armés, dont l’équipement semble de plus en plus sophistiqué.
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De son côté, Boukari Ouoba, vice-président de l’AJB, reconnaît que l’expérience vécue sur le terrain est marquante, bien qu’ils s’y soient retrouvés dans des circonstances « particulières ». Il évoque un climat difficile mais reste mesuré dans ses propos, laissant entrevoir une situation délicate.
Cette pratique, qui consiste à envoyer au front des personnes arrêtées, est devenue un fait ordinaire au Burkina Faso. Des figures comme Boukary Ouédraogo, président du mouvement l’Appel de Kaya, ou encore l’ancien ministre Ablassé Ouédraogo, avaient également été aperçues dans des zones de combat après leur arrestation.