En Centrafrique, en dehors des heures de service, les armes seront déposées à la caserne. La décision est prise le 24 janvier 2024 par l’État-major des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Dans un communiqué rendu public, l’État-major des Armées déplore une circulation anarchique, « des armes et munitions de guerre orchestrée par les porteurs de tenues dans les quartiers ». Le communiqué précise en outre, que ces armes et munitions circulent, dans les bars dancings, les véhicules privés ou de transport en commun ou, « sur des mobylettes lors des inhumations et autres ».
Et comme tout ce qui porte préjudice doit être interdit, l’Etat-major des FACA indique que cette circulation anarchique des armes en Centrafrique, « constitue un grave danger pour la population et profite malheureusement aux personnes mal intentionnées et aux malfrats ». La décision vise donc, « à rétablir l’ordre et la sécurité pour renforcer la quiétude de la population », a précisé le communiqué de l’Armée centrafricaine.
L’Etat-major des Armées exprime sa détermination, « à éradiquer cette pratique dangereuse ». Ainsi, il a mis à la disposition de la population, des numéros verts. Et pour cause, l’Armée «demande à la population sa contribution, en dénonçant les personnes en uniforme qui se livrent à ces pratiques interdites » en appelant les numéros dédiés à cette opération.
Centrafrique : Une étape vers la professionnalisation et une épine tirée du pied du gouvernement !
La circulation des armes de guerre et de petits calibres pose un sérieux problème sécuritaire en Centrafrique depuis quelques années. Entre 2014 et 2015, on avait dénombré en une année, 50 000 armes légères et de petit calibre en circulation en Centrafrique. Ces armes sont constituées, essentiellement, d’uzis, de carabines, de fusils, de chasse, de fusils, de fabrication artisanale ou automatiques et, de mitrailleuses. Un lien étroit est donc établi entre le flux mal maitrisé de circulation des armes et l’insécurité chronique en Centrafrique.
Cette décision est aussi un appel du pied à l’ONU. Depuis 2013, la Centrafrique est soumise à un embargo sur les armes, prolongé jusqu’au 31 juillet 2024. La levée de cet embargo, est soumise à plusieurs conditions, parmi lesquelles, « la lutte contre la dissémination des armes » ainsi, que « le respect par les forces de défense et de sécurité des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a précisé le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
En rappel, le Chef d’État-major des FACA et signataire de cette décision s’attend à ce qu’elle soit appliquée au pied de la lettre. Ainsi, il met en garde, « tous les contrevenants et demande aux différents responsables de veiller au strict respect de cette mesure ».