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Violemment interpellé à son domicile et placé sous mandat de dépôt, le syndicaliste Ghislain Duggary Assy a été fixé sur son sort ce mardi 8 avril. Poursuivi pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement des services publics de l’État », il a été reconnu coupable et condamné à 2 ans de prison ferme. Son interpellation est intervenue dans le cadre de la grève lancée par les enseignants pour réclamer le paiement de leur prime d’incitation.
Grève des enseignants en Côte d’Ivoire : Ghislain Duggary Assy jugé et condamné
Arrêté comme un vil individu sous le regard impuissant de sa fille et de son épouse, Ghislain Duggary Assy a fait face au tribunal ce mardi. Il était à la barre pour répondre des faits qui lui sont reprochés. La justice lui reproche d’avoir fait « coalition d’agents publics » et d’avoir empêché le fonctionnement des services publics de l’État.
Face à ces accusations, la défense a réclamé des preuves, qu’elle dit n’avoir pas eues. Dans sa réquisition, le parquet a demandé au juge de condamner le prévenu à 3 ans de prison ferme. Mais finalement, le juge a condamné le syndicaliste à une peine de prison ferme de 2 ans.
Une décision qui n’est pas acceptée par l’avocat de la défense. Il a d’ailleurs annoncé un appel de la décision afin de permettre à la Cour d’appel de reprendre l’examen du dossier « dans des conditions de plus grande sérénité ». L’avocat dénonce une absence flagrante de preuves de la part du parquet.
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« Il est poursuivi pour coalition d’agents publics. Vous avez pu noter qu’il était seul. Et même quand les membres du directoire ont été arrêtés, ils ont été relâchés », fait-il savoir. Selon l’avocat, Ghislain Duggary Assy est condamné pour avoir simplement véhiculé le message selon lequel il y aurait une grève les 3 et 4 avril. « Il l’a fait en tant que chargé de communication du MEDD. Il était donc dans sa mission », a-t-il martelé.
Une condamnation non liée au droit de grève ?
Selon les propos de l’avocat, le parquet aurait tenté de faire croire que les accusations portées contre le syndicaliste n’ont rien à voir avec le droit de grève. Mais là encore, il déplore le manque de preuves. « Qu’on nous dise que ça n’a rien à voir avec le droit de grève, mais qu’il a commis une faute en dehors du droit de grève par la diffusion de vidéo, on leur a dit de nous rapporter cette vidéo pour qu’on puisse en débattre. On ne nous a pas apporté de vidéo », a déclaré le conseil de Ghislain Duggary Assy.
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Il dit n’avoir également pas eu les preuves de l’obstruction que son client aurait faite dans les écoles. « On ne nous a pas apporté de preuves. Finalement, on nous sort comme d’un chapeau qu’on n’a pas trouvé le texte qui permet à un syndicat, aux heures de travail, de se promener et de rencontrer ses syndiqués. Mais la juridiction a oublié de nous dire comment le droit de grève doit être exercé, puisqu’il ne s’exerce pas en dehors des heures de travail », a-t-il indiqué.