Titres publics Cemac : le taux de souscription chute de 19% à fin février 2025

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Les États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) rencontrent des difficultés croissantes pour mobiliser des fonds sur le marché de la BEAC. Une récente communication de la banque centrale révèle une chute significative du taux de souscription de leurs émissions de titres publics. Cette situation met en lumière une tension grandissante dans leur accès au financement.

Repli de l’intérêt des investisseurs

Le taux de couverture moyen des émissions de titres publics de la Cemac a connu une baisse notable entre février 2024 et février 2025. Il est passé de 79,45% à seulement 60,28%, ce qui représente une diminution de 19,1%. « En février 2024, un pays de la Cemac qui souhaitait mobiliser 100 milliards de FCFA recevait en moyenne 79,4 milliards de FCFA », précise le communiqué de la BEAC.

Un an plus tard, ce montant a chuté à 60,3 milliards de FCFA, illustrant clairement la réticence grandissante des investisseurs. Ces chiffres soulignent une tendance inquiétante quant à la capacité des États de la sous-région à lever des fonds sur ce marché, devenu pourtant essentiel pour leurs besoins de financement.

Cette diminution de l’intérêt des investisseurs s’accompagne d’une augmentation des coûts d’emprunt à court terme. Les bons du Trésor assimilables (BTA), dont la maturité n’excède pas 52 semaines, ont vu leurs taux passer de 6,5% en février 2024 à 6,75% en février 2025. Ces instruments, habituellement utilisés pour gérer les problèmes de trésorerie ponctuels, deviennent ainsi plus onéreux pour les États. Paradoxalement, les obligations d’État, destinées au financement d’investissements à moyen et long terme, affichent une baisse de leurs taux d’intérêt, passant de 10,75% à 9,76% sur la même période.

Lire aussi : Le Cameroun vise 70 milliards FCFA sur le marché de la BEAC

Implications et perspectives

Cette situation de contraction de la souscription des titres publics et de hausse des coûts à court terme pourrait avoir des implications significatives pour les économies de la Cemac. La difficulté accrue à mobiliser des fonds risque de freiner la réalisation des projets de développement et de peser sur la gestion des finances publiques. « Ces données traduisent les difficultés que rencontrent de plus en plus les pays de la Cemac pour mobiliser les financements sur ce marché », souligne la BEAC. Il sera crucial d’analyser les facteurs sous-jacents à ce désintérêt des investisseurs et d’envisager des mesures pour restaurer la confiance et faciliter l’accès au financement pour les États de la sous-région.

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