Alpha Blondy a décidé de prendre son bâton de pèlerin pour oeuvrer à la réconciliation nationale. Témoin oculaire de toutes les crises ivoiriennes, la star ivoirienne qui s’apprête à lancer un nouvel opus sur le marché entend ressouder le tissu national qui est presque en lambeaux.
La dernière mission d’Alpha Blondy, réconcilier les Ivoiriens
Personnage controversé du paysage médiatique ivoirien, Alpha Blondy ne cesse de faire parler de lui. Adulé par les uns, accusé de traitrise par les autres, une chose est sure, c’est que le reggaeman ivoirien ne laisse personne indifférent sur son passage. C’est for de cette aura que Koné Seydou, son nom à l’état civil, entend s’assigner une nouvelle mission : celle de réconcilier ses compatriotes qui se regardent jusque-là en chiens de faïence.
En effet, à la suite des crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire, le pays s’est profondément divisé entre pro-Gbagbo, pro-Ouattara et pro-Bédié. L’on parle même d’Ivoiriens du nord et d’Ivoiriens du sud. Mais comment réussir à créer une véritable Nation ivoirienne dans cette pluralité d’ethnies, de cultures et de croyances et surtout d’appartenance politique ?
L’artiste ivoirien semble avoir trouvé la réponse à cette préoccupation à travers son nouvel album, « Human race » (la race humaine), qui sortira le 31 août prochain. Dans ce régal musical qu’il propose aux mélomanes, le numéro 1 des artistes ivoiriens prône la réconciliation nationale, et surtout la libération de Simone Gbagbo et de tous les autres prisonniers de la crise postélectorale. Longtemps accroc à la cigarette et à la drogue, Alpha sort peu à peu de cette accoutumance, cause de son internement dans un centre psychiatrique où il avait passé quelque temps. Sur son album, il chante donc « Cigarettes » en mémoire de ce triste passé, et il entend sensibiliser la jeunesse à éviter ces substances qui ont failli détruire sa vie.
Aujourd’hui, c’est un Jagger qui s’est bonifié avec le temps. À 65 ans révolus, il s’est véritablement assagi et entend donner des conseils utiles pour que ses frères ivoiriens tournent définitivement le dos à la belligérance et à la division. Proche de Félix
Cependant, la tâche est loin d’être aisée, car il a été longtemps indexé comme le supposé auteur de la Charte du nord, un tract publié en 1991 par de présumés ressortissants du Nord ivoirien. Ce document anonyme appelait à la sécession de la partie septentrionale du pays. Le reggaeman a certes rejeté une telle accusation, affirmant ne pas en être l’auteur, mais une partie de l’opinion continue de soutenir cette assertion.
Quoi qu’il en soit, le natif de Dimbokro, dans le centre ivoirien, entend faire fi de tous ces préjugés pour prêcher la paix et la réconciliation dont il semble devenu le nouvel apôtre.