Dans l’affaire des 3 000 docteurs non recrutés, Gnamien Konan refuse de garder le silence. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ne semble pas surpris pas la crise qui secoue le département jadis placé sous sa supervision.
Gnamien Konan : « Il y a longtemps que j’ai prévenu »
Des docteurs ont battu le pavé le mercredi 3 novembre 2021 pour montrer leur mécontentement. En effet, ils manifestaient contre le non-recrutement de 3 000 titulaires de doctorat . Ils ont également dénoncé les conditions de recrutement des enseignants au niveau du supérieur.
Gnamien Konan, qui a été à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du 12 mars 2014 au 12 janvier 2016, a tenu à livrer son point de vue sur la situation. « Je n’ai pas le temps de répondre à cette utilisation malhonnête faite de propos que j’ai tenus depuis plusieurs mois déjà, comme étant ma réaction à la détresse des 3000 docteurs, victimes du système que je dénonce depuis plusieurs années. Encore moins aux commentaires que cela suscite sur les réseaux sociaux », a-t-il lâché sur les réseaux sociaux.
Le fondateur du parti politique NCI (Nouvelle Côte d’Ivoire) assure que sa position sur l’école est connue depuis plus de 15 ans. Gnamien Konan préfère accorder la priorité à l’enseignement technique et professionnel. « Je n’ai pas attendu que le malheur arrive, que 3000 docteurs soient contaminés. Il y a longtemps que j’ai prévenu. Ceux qui pensent que ça peut continuer de fabriquer tranquillement des dizaines de milliers de chômeurs chaque année sans conséquence se trompent. On parle des 3 000 docteurs, c’est très bien. Et les millions de BTS, master1 et 2 qui n’ont pas trouvé le moindre stage depuis 10 ans ? », a-t-il ajouté, non sans exprimer sa tristesse.
L’opposant ivoirien va plus loin en accusant le pouvoir d’Alassane Ouattara d’ « utiliser l’argent public pour tant de gaspillage ». L’ancien directeur général des douanes invite les autorités ivoiriennes à ne « pas utiliser l’argent public pour former des jeunes dont on n’est pas sûr qu’à l’issue de leur formation, à défaut de trouver un travail salarié ici ou ailleurs dans le monde, ils pourront créer leur propre emploi ».