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La relation Mali – Algérie voisine est plus que tendue. À l’ONU, les dirigeants des deux pays se sont même appliqué des sobriquets peu flatteurs de « Soudards » selon l’Algérie et d’“Exportateurs de terrorisme” pour les dirigeants maliens. Maintenant que les deux parties sont bien d’accord pour ne pas s’entendre, la paix, elle, attend tout comme les résultats de la lutte contre le terrorisme, bataille normalement commune à toutes les nations.
Mali – Algérie : La charge d’Abdoulaye Maïga
On connaît l’impact du terrorisme sur le Mali. Depuis plusieurs années, ce pays est la cible privilégiée des groupes terroristes. Si la situation connaît un léger mieux depuis l’arrivée d’Assimi Goïta au pouvoir, les Maliens restent bien loin de la paix qu’ils espéraient. Et une difficulté supplémentaire s’est ajoutée au problème avec le bombardement par l’Algérie d’un drone malien.
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Bamako a demandé des comptes et Alger refuse de se justifier devant son voisin. Le 29 septembre dernier, le Premier ministre malien Abdoulaye Maïga, sans prendre de gants, avait taxé d’État “champion de la promotion du terrorisme” son voisin l’Algérie, devenue selon Bamako le refuge des terroristes. Ces dernières années, le Mali reproche à son voisin de servir de base arrière aux terroristes qui endeuillent son territoire et qui, une fois acculés par les forces maliennes, courent se réfugier en Algérie.
Malgré des interpellations des autorités maliennes, l’Algérie fait la sourde oreille. Elle s’est même montrée inamicale en abattant un drone malien en opération près de la frontière des deux pays. Pas satisfaite d’héberger les terroristes actifs contre les autorités de la transition ou des personnalités religieuses comme l’imam Dicko, Alger a franchi un palier supplémentaire dans son conflit silencieux avec le Mali.
Mali – Algérie : Ahmed Attaf détruit les autorités maliennes, mais la paix attend toujours
À l’ONU, c’est avec les yeux rouges de colère que le Premier ministre Abdoulaye Maïga a choisi des mots crus pour qualifier les dirigeants algériens, qui pour lui sont à la tête d’un pays “champion de la promotion du terrorisme”, une grave accusation qui n’a pas manqué de faire réagir côté algérien. Le ministre des Affaires étrangères d’Algérie, M. Ahmed Attaf, agacé et même furieux, s’est montré méprisant vis-à-vis du pouvoir malien qu’il a qualifié de « Soudards » et de « bavards » qui ne chercheraient qu’à masquer leurs échecs.
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Pour Ahmed Attaf, les dirigeants maliens n’inspireraient que « mépris » et « dégoût… » à travers leur « bavardage de caniveau« .
On est donc loin de l’attitude responsable de part et d’autre pour le règlement du problème. Cette bataille des mots relègue bien au second plan la nécessité de l’union des forces pour combattre le terrorisme qui fait beaucoup de victimes au Mali.
Lorsque brûle la case du voisin, on ne peut rester indifférent. Ici, l’Algérie semble avoir choisi son camp, et ce n’est visiblement pas celui de ses voisins officiels, dont elle a bombardé le drone. Plusieurs millions d’euros ainsi partis en fumée dans cette guerre très coûteuse contre le terrorisme.