Écroué depuis le 14 janvier 2022 à la maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) de Ouagadougou, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana bénéficie d’une liberté provisoire depuis jeudi 15 décembre 2022, selon son avocat Me Kéré.
Après une première tentative, le Lieutenant colonel Emmanuel Zoungrana est enfin libre
L’information a été confirmée à plusieurs médias par son avocat, Me Paul Kéré. Le lieutenant colonel Emmanuel Zoungrana est libre à présent de ses mouvements et cela provisoirement.
Emmanuel Zoungrana, militairement compétent, reconnu par ses pairs et également écrivain à ses heures perdues, avait été interpellé le 10 janvier 2022 pour tentative de déstabilisation du régime de l’époque de Roch Marc Christian Kabore.
Huit autres militaires avaient également été interpellés dans cette affaire dont le chauffeur du lieutenant-colonel et le trésorier de son ancien régiment. Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana est poursuivi par le parquet militaire pour « tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat », « détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux ».
Mais pour son conseil, Me Kéré, tout ceci n’est que pure machination. « Il n’y a aucun élément à charge qui prouve que le lieutenant-colonel Zoungrana a détourné un seul centime lorsqu’il était le chef du corps du 12e régiment à Ouahigouya », avait-il déclaré.
Une incarcération de près 12 mois
Si le Lieutenant colonel Zoungrana a certes été arrêté pour tentative de déstabilisation, un coup d’État cependant a bel et bien eu lieu malgré sa mise aux arrêts. En effet, le Colonel Paul Henri Damiba a renversé le Président Kabore et depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont puisque le Colonel Damiba lui également a été déchu de son poste de Chef d’Etat par le Capitaine Ibrahim Traoré.
Aux premières heures justement de cet énième coup de force aux pays des Hommes intègres, la paternité de celui-ci avait été attribuée à tort au Lieutenant colonel Emmanuel Zoungrana. En effet, ce dernier avait comparu le jeudi 22 septembre devant la chambre criminelle de la Cour de cassation à Ouagadougou soit une semaine avant le coup d’État du Capitaine Ibrahim Traoré.
Après une audience de près d’une heure, la plus haute juridiction du Burkina avait prévu de statuer le 27 octobre, sur la demande de liberté provisoire, c’est finalement le 12 octobre que la décision de le maintenir en prison a été rendue publique.
Mais après près de 12 mois d’embastillement , c’est finalement le 15 décembre que le Lieutenant colonel pourra jouir de sa liberté provisoire.
Pierre Ouédraogo www.afrique-sur7.fr