L’activiste Kemi Seba s’est intéressé à l’actualité qui tourne en boucle actuellement à Cotonou. Une tentative de coup d’État dans laquelle seraient impliqués l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ancien ministre Oswald Homeky. Sur ce sujet, le leader de l’ONG Urgences Panafricanistes affiche de la prudence.
Bénin : Kemi Seba se prononce sur le coup d’Etat manqué contre Patrice Talon
Kemi Seba reste prudent sur la véracité du coup d’Etat manqué. Il soupçonne un « théâtre » et émet de la réserve. Même dans le cas où les faits seraient avérés, le Conseiller spécial du général Tiani pense qu’ils ne seraient pas dans l’intérêt du peuple béninois. « Si le coup de Boko était un coup réel qu’il préparait, cela aurait été un coup tel que celui du Gabon, certainement pas un coup d’État au profit du peuple », a-t-il écrit.
Il a appuyé son commentaire avec un extrait tiré d’un article d’Africa Intelligence selon lequel Olivier Boko se serait rendu en France afin d’avoir des « contacts utiles » à son éventuelle candidature à la présidentielle de 2026. Partant de cet élement, Kemi Seba qui combat le système néocolonial, tente de conclure que l’homme d’affaires serait aussi un « ami de la France ». Kemi Seba est pour l’alternance, mais n’est pas sûr d’une vraie rupture si le prochain dirigeant est un très proche du président Patrice Talon.
Comment Patrice Talon discipline les ambitions de ses proches
Constitutionnellement, le président Patrice Talon finit son mandat en 2026. Il a plusieurs fois réaffirmé sa décision de ne pas briguer un troisième mandat, contrairement à ce qui est observé sous d’autres cieux. Cette décision du président ouvre naturellement la voie aux ambitions dans son camp.
A quelques mois des hostilités électorales, Patrice Talon tente de maintenir la discipline du groupe afin que l’équipe reste concentrée sur les défis à relever avant la fin du mandat. Dans une interview en décembre 2023, il indiquait que le moment n’est pas encore arrivé pour parler de sa succession et qu’il revient d’ailleurs aux partis politiques d’ouvrir le débat au temps opportun. Seulement, dans le cas de son ami Olivier Boko, les choses ne sont pas si simples. À son sujet, Patrice Talon a fait savoir qu’« il n’est pas du genre à faire la promotion de ses amis, de ma famille ».
Malgré le silence de Boko, connu d’ailleurs pour sa discrétion, des mouvements politiques n’ont pas cessé de susciter sa candidature. Au sein même du gouvernement, Oswald Homeky, à l’époque ministre des Sports, n’a pas caché son avis favorable à une éventuelle candidature d’Olivier Boko. C’est d’ailleurs ce qui lui a coûté son poste.