La grande réserve du ministre Maurice Kakou Guikahué dans la gestion du PDCI-RDA vient d’être justifiée par Tidjane Thiam, président du parti et candidat à la présidentielle d’octobre prochain. Le leader du parti fondateur de la Côte d’Ivoire reconnaît qu’il y a des gens au sein du parti qui “font n’importe quoi”.
PDCI RDA : Maurice Kakou Guikahué a eu raison trop tôt, à en croire Tidjane THiam
Ce week-end, Tidjane Thiam était en conférence face aux militants du PDCI-RDA. Dans cette prise de parole partagée en direct sur les réseaux sociaux, le patron du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire a glissé un tacle à certains de ses camarades. Le ministre Maurice Kakou Guikahué a progressivement pris ses distances avec la haute direction du PDCI-RDA pour le non-respect des règles du parti par certaines personnes. Il a dénoncé dans sa lettre de démission à ses fonctions de conseiller politique du président Tidjane Thiam le fait qu’il n’ait pas été impliqué dans les dernières décisions stratégiques du parti, certaines étant en violation des règles.
Il est rejoint par Tidjane Thiam sur certains points, notamment sur la prise de sanctions contre Jean-Louis Billon et Mme Valérie Yapo. Ces derniers, forts de leurs sorties médiatiques sur la mauvaise gestion du parti, ont été ciblés. Valérie Yapo est même en justice contre la direction du PDCI-RDA pour obtenir la destitution de son président Tidjane Thiam et la mise du parti sous tutelle judiciaire.
Lire la suite : Tidjane Thiam exclu : Alassane Ouattara perd un puissant conseiller
Si le ministre Maurice Kakou Guikahué, sans faire de vagues, adresse quelques griffes aux proches du président qui, par leur gestion, créent un climat de méfiance entre cadres, en plus de violer les règles — comme la seconde élection du président organisée sans président de séance —,
Tidjane Thiam a admis des dysfonctionnements au sein du PDCI-RDA en déclarant depuis Paris :
“Il y a des gens au PDCI qui sont en train de faire n’importe quoi… Toute l’affaire Valérie Yapo, c’est parce qu’il y a eu cette espèce de coup fourré. Moi, j’avais dit : ‘Ne prenez aucune sanction pour Billon.’ Leur but, c’est de nous amener au tribunal. C’est tout, parce qu’ils savent ce qui va se passer. C’est par les journaux que j’ai appris qu’on avait signifié à Valérie Yapo la décision concernant ce que j’avais interdit.”
Tidjane Thiam poursuit en disant qu’à “partir de là, c’est fini. C’est comme l’engrenage. À partir du moment où vous mettez le doigt dedans, c’est fichu.”
Ce passage des propos du président du PDCI-RDA donne raison à Maurice Kakou Guikahué, qui n’a jamais été d’accord pour confondre vitesse et précipitation.