Les audiences aux fins d’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé se sont achevées, ce jeudi 22 novembre. Le procès Gbagbo pourrait donc s’arrêter là si les juges de la Cour se prononcent en faveur des accusés. Mais les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire plaident pour que le procès aille à son terme.
Le jeu du quitte ou double au procès Gbagbo
Après le passage à la barre des 82 témoins de l’accusation, le juge-président Cuno Tarfusser a autorisé les avocats de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à plaider l’acquittement pour leurs clients. A cet effet, le procureur Eric Mc Donald avait ouvert le ballet des réquisitoires les 1er, 2 et 3 octobre derniers. La défense de l’ancien président a suivi, avant que celle de l’ancien leader de la galaxie patriotique ne vienne clore les audiences.
Place désormais aux délibérations des trois juges de la Chambre en charge du dossier. Et comme l’avait promis le magistrat italien qui préside cette chambre, le verdict sera connu dans un bref délai. Soit les juges de la Cour pénale internationale (CPI) peuvent trouver les arguments des avocats par suffisants. Auquel cas, le procès Gbagbo se poursuivra avec les témoins des deux accusés ivoiriens.
Ou plutôt, les deux défenses ont réussi à démonter la théorie du « plan commun » évoqué par le bureau du procureur pour poursuivre le président Gbagbo et son bras droit. Ils pourraient dans ce cas de figure prononcer l’acquittement, et le procès s’arrêtera là.
C’est dans ce temps de latence de Jean-Paul Benoît et Jean-Pierre Mignard, les avocats de l’État de Côte d’Ivoire, sont montés au créneau pour appeler les juges à leur « responsabilité ».
Aussi, Me Jean-Pierre Mignard s’interroge sur l’opportunité de la requête des avocats : « Nous sommes surtout étonnés. Pourquoi, en cours de procès, les avocats de la défense demandent-ils un non-lieu ? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout, si le dossier de Laurent Gbagbo est si bon ? Si c’est le cas-là, qu’ils aillent à un triomphe. Auraient-ils peur qu’à leur tour les témoins de la défense soient malmenés et mis en difficulté ? »
Puis, il ajoute : « On oublie une chose : les victimes. Il y a une association de victimes, qui est partie civile. Si le procès s’arrête, les victimes n’auront pas le droit de poser des questions aux témoins de la défense. Voilà ce que signifie cette demande de non-lieu en cours de procès. »
Les deux avocats de l’Etat ivoirien souhaitent donc aller jusqu’au bout du procès, comme l’avait également déclaré Laurent Gbagbo lors de l’audience de confirmation des charges.
Il revient cependant à Cuno Tarfusser et à ses deux assesseurs de décider de la suite à donner à l’affaire, qui est du reste, très suivie à travers le monde