L’élection présidentielle de 2020 pourrait ne pas se tenir à la date constitutionnelle du 31 octobre. La crise sanitaire du coronavirus a poussé le Président Alassane Ouattara à envisager cette éventualité au cours d’un conseil des ministres, apprend-on de La Lettre du Continent.
Le Covid-19, l’unique cause d’un report de l’élection présidentielle ?
La vie politique de la Nation est fortement conditionnée par la pandémie du coronavirus, qui continue de se répandre en Côte d’Ivoire. À la date du 15 avril 2020, ce sont 654 cas confirmés de personnes infectées, dont 146 patients guéris et 6 décès.
Le gouvernement ivoirien a donc pris certaines mesures afin de casser la chaîne de transmission de la maladie et freiner sa propagation.
Aussi, l’isolement du grand Abidjan, le confinement des populations, l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes sont autant de mesures qui pourraient inéluctablement conduire à un décalage de l’élection présidentielle de 2020.
À en croire la LC, le Président Alassane Ouattara a d’ailleurs clairement évoqué cette option lors du Conseil des ministres du 8 avril dernier.
L’enrôlement pour la nouvelle Carte nationale d’identité (CNI) et la Révision de la liste électorale (RLE) mis à mal par les mesures ci-dessus citées sont déjà des indices qui indiquent que la tenue de ce scrutin à la date initialement prévue est biaisée à la base.
À noter qu’en 2018, la CEI avait comptabilisé 6 595 790 électeurs. Et pourtant la nouvelle révision devrait permettre d’enregistrer entre 2 et 3 millions de nouveaux électeurs.
Les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Côte d’Ivoire, notamment les pays occidentaux, mettent cependant un point d’honneur à insister sur la nécessité de réviser les listes.
L’opposition ivoirienne continue par ailleurs d’interpeller le pouvoir sur la réforme de la Commission électorale indépendante tel que préconisé par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
L’affaire est toujours pendante devant cette cour, et le verdict pourrait intervenir dans les mois à venir. La modification de la Constitution par voie parlementaire et l’adoption du Code électoral par ordonnance font dire aux opposants que le Président Alassane Ouattara prépare un passage en force lors de la prochaine élection présidentielle.
Dans une Côte d’Ivoire qui porte encore les stigmates d’une crise postélectorale qui a officiellement fait 3 000 morts, il convient aux acteurs politiques ivoiriens d’accorder leurs violons afin d’éviter que le pays ne renoue avec les démons du passé.
Six mois (d’avril à octobre) seront-ils suffisants pour trouver réponse à toutes ces préoccupations en vue d’aller à des élections apaisées, justes, transparentes, crédibles et acceptées de tous ?
Bien malin qui pourrait répondre à cette interrogation.