Incarcérés depuis le 23 décembre 2019, une quinzaine de détenus proches de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, en disgrâce avec le pouvoir Ouattara, bénéficient d’une liberté conditionnelle depuis le mercredi 23 septembre 2020.
Alain Lobognon, Camara Loukimane, Soro Kanigui et une dizaine de pro-Soro désormais libres mais…
Le 23 décembre 2019, alors qu’il avait prévu de rentrer en Côte d’Ivoire après de longs mois d’absence, Guillaume Soro a été contraint de dérouter l’avion qui le transportait vers le Ghana voisin pour quelques heures avant de s’envoler à nouveau pour l’Europe. Ce jour-là, plusieurs de ses proches dont des parlementaires qui s’étaient mobilisés pour l’accueillir, ont été arrêtés pour troubles à l’ordre public et atteinte à l’autorité de l’État.
En compagnie de certains de ses camarades, membres de la galaxie soroïste, le député Alain Lobognon, lui, a été mis aux arrêts alors qu’il tentait de prononcer une conférence de presse relative au retour manqué à Abidjan de son leader Guillaume Soro, au siège du mouvement Générations et Peuples solidaires (GPS) à Cocody. Il a été interpellé en même temps que l’honorable Soro Kanigui, président du RACI.
« J’étais au siège de GPS quand des hommes en armes et encagoulés ont débarqué dans la salle de conférence. Ah oui les gars! Il s’en est fallu de peu pour que je me retrouve en garde à vue, pour recherche d’information chez un membre de l’opposition », se souvient un journaliste. Candidat déclaré à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, la candidature de Guillaume Soro a été rejetée par le Conseil constitutionnel pour non inscription sur la liste électorale.
Condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison par contumace pour « recel de détournement de deniers publics », le député de Ferkessédougou a vu son nom être retiré de la liste électorale. Il s’est depuis lors rangé auprès de l’opposition radicale conduite par Henri Konan Bédié, le président candidat du PDCI-RDA, afin de faire front à la candidature du président Alassane Ouattara, candidat à un troisième mandat présidentiel.
A moins de deux mois de la tenue de la présidentielle du 31 octobre, l’on apprend, de sources judiciaires, que la plupart des détenus proches de Guillaume Soro, à savoir Alain Lobognon, député et vice-président du MVCI, Simon Soro, petit frère de Guillaume Soro et président de l’ONG La Vie, Souleymane Kamaraté Koné dit Soul To Soul, directeur du protocole de Guillaume Soro, Kanigui Mamadou Soro, député et président exécutif du RACI, Kando Soumahoro, député et vice-président du RACI, Soumaïla Yao, député et vice-président du RACI, pour ne citer que ceux-là, ont été remis en liberté, mais restent sous instructions judiciaires comme l’indique la note ci-contre.