La mort de N’Guessan Koffi Toussaint est restée à jamais gravée dans la mémoire collective ivoirienne. Tant l’atrocité qu’il a subie défraie la chronique en Code d’Ivoire. Plus de sept mois après, le procureur de la République Adou Richard Christophe indiqué que les auteurs de cette barbarie ont été écroués et attendent de répondre de leurs actes devant la justice ivoirienne.
Le sang de N’Guessan Koffi Toussaint crie justice
L’opposition ivoirienne a lancé un mot d’ordre de désobéissance civile et de boycott actif de l’élection présidentielle d’octobre 2020 en contestation de la volonté affirmée du Chef d’État ivoirien, Alassane Ouattara, de briguer un troisième mandat. Les manifestations qui ont éclaté à travers la Côte d’Ivoire ont entraîné 87 morts, 484 blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels. Des affrontements intercommunautaires ont été observés à Bonoua, Divo, Gagnoa, M’Batto et Daoukro, pour ne citer que ces localités. De nombreux acteurs politiques ivoiriens ont par ailleurs été interpellés et écroués.
Mais, de tous ces scénarios dignes d’un film hollywoodien, s’il y a une scène qui continue de hanter les esprits en Côte d’Ivoire et même au-delà des frontières ivoiriennes, c’est bien celle qui s’est produite, le 9 novembre 2020, dans la ville natale de l’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié. Le jeune N’Guessan Koffi Toussaint a en effet été décapité lors d’un affrontement entre jeunes de l’opposition et ceux proches du pouvoir. Et sa tête a servi de ballon de jeu pour ses bourreaux. Les images de cette atrocité ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
Plus de cinq mois après, l’or procureur de la République affirme que tous les participants à ce jeu macabre sont tous derniers les barreaux. « Nous avons retrouvé ces personnes. Elles ont été appréhendées et placées sous mandat de dépôt. Tous ceux qui ont participé à la décapitation de ce jeune sont en détention », a indiqué le chef du parquet ivoirien lors d’une conférence de presse animée, le 30 avril dernier, au tribunal d’Abidjan Plateau. Le sang de N’Guessan Koffi Toussaint, ainsi que celui de nombreuses victimes des crises ivoiriennes continuent donc de crier justice.
Depuis la fin de la crise postélectorale, la justice ivoirienne est accusée d’être une justice des vainqueurs, tant les poursuites et les nombreux emprisonnements sont principalement centrés sur le camp Gbagbo et l’opposition ivoirienne. Avec le procès de Ouédraogo Amadé Rémy, plus connu sous la triste identité d’Amadé Ouérémi, et le procès annoncé des assassins de ce jeune proche de l’opposition, la balance semble se rééquilibrer.
Attendons toutefois de voir comment cette dernière affaire sera conduite par la justice de Côte d’Ivoire.