Colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition au Mali, est sorti de son silence, moins de vingt-quatre heures après les arrestations du président Bah N’Daw et du chef du gouvernement, Moctar Ouane.
Mali : Ce qui a tout gâté entre le président Bah N’Daw et la Junte militaire
Au Mali, la crise pointe à nouveau à l’horizon, moins d’un an après le coup d’ état militaire qui a balayé du pouvoir, l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Des militaires mécontents de la composition du nouveau gouvernement, ont procédé dans la soirée du lundi 24 mai 2021 aux arrestations du président de la transition, Bah N’ Daw, et du chef du gouvernement, Moctar Ouane.
Le vice-président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, estime en effet que le chef du gouvernement s’est montré incapable de se constituer en interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux.
« Suite à une crise de plusieurs mois au plan national prenant en compte des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques, le gouvernement dirigé par Monsieur Moctar Ouane, s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux », a déclaré, ce mardi le Colonel Assimi Goïta dans un communiqué.
Auparavant, un nouveau gouvernement a été formé, dans lequel deux colonels, figures de la junte militaire au pouvoir, n’ont pas été reconduits.
« Dans les démarches de constitution d’un nouveau gouvernement, le Premier ministre nouvellement reconduit a établi une liste de gouvernement en accord avec le président de la transition sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives à lui conférer par la charte, à savoir, la Défense et la sécurité », explique Assimi Goïta pour qui cet acte constitue une violation flagrante de la charte du 25 septembre 2020.
Il ajoute que le chef de la transition ainsi que son Premier ministre sont restés intransigeants aux interpellations et autres négociations diverses engagées par le vice-président auprès des chefs d’ Etats de la sous-région et de certaines chancelleries présentes au Mali, en vue de leur faire entendre raison.
» Le vice-président s’est vu dans l’obligation d’agir pour préserver la charte de transition et défendre la République en vue de placer hors de leurs prérogatives le président et son Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans cette situation », justifie le Colonel Assimi Goïta.
Le président de la transition et son chef de gouvernement démis de leurs fonctions, sont actuellement détenus au camp militaire de Kati, près de Bamako, depuis leur arrestation.