Florence Parly s’est rendue à Bamako pour dissiper les malentendus avec les autorités maliennes. Cette visite de la ministre française des Armées intervient dans le contexte de discussions entre la transition et le groupe Wagner.
Florence Parly : « La France a fait le choix de… souffrir pour le Mali »
La presse s’est fait un large écho de discussions entre les autorités de la transition malienne et le groupe russe de sécurité privée Wagner. Il s’agit, au terme de l’accord, de l’envoi de mercenaires et autres paramilitaires russes en vue d’assurer diverses opérations de sécurité, tel que la formation des Forces armées maliennes (FAMa) et la protection des dirigeants.
Paris n’a donc pas mis du temps à réagir pour exprimer sa désapprobation quant à l’éventuelle signature d’un tel accord. Jugeant les négociations entre Bamako et Wagner « extrêmement préoccupantes et contradictoires » eu égard à la présence militaire de la France dans le Sahel à travers l’opération Barkhane, Florence Parly a effectué le déplacement vers la capitale malienne pour reprendre la main sur le dossier de la sécurité au Mali et dans le Sahel.
Reçue en audience, le lundi 20 septembre 2021, dans la salle de conférences du département de la Défense, par colonel Sadio Camara, ministre malien de la Défense, Madame Parly a d’entrée déclaré : « Des relations entre nos unités et nos états-majors sont excellentes. Ce dont il s’agit, c’est de densifier notre coopération pour combattre en partenariat grâce à la force Takouba, et je voudrais saluer l’engagement et le courage des forces armées maliennes. »
Avant de réaffirmer que « la France n’abandonne pas le Mali, au contraire il y a une forte mobilisation internationale ». Dans la mesure où, « depuis 8 ans, la France, à la demande des autorités maliennes, a fait le choix d’accompagner le Mali dans la lutte contre les groupes armés terroristes. La France a fait le choix de souffrir et de fédérer ses partenaires autour d’une vision commune avec et pour le Mali ».
Le ministre malien de la Défense, qui avait à ses côtés le Général Oumar Diarra, chef d’état-major général des Armées, n’a pas manqué de rassurer son interlocutrice qu’ « il n’y a pas d’acte posé avec Wagner, rien n’est fait », apprend-on de source proche du dossier. Mais cette possibilité avait bien été envisagée du côté de Bamako, dans la mesure où le départ annoncé de l’opération française Barkhane amenait le gouvernement malien à « tout envisager pour sécuriser le pays ».
Tout porterait donc à croire que le dossier Wagner est ainsi clos à la suite des échanges entre Florence Parly et son homologue malien. Mais attendons de voir jusqu’où Assimi Goita et le gouvernement de transition sont prêts à aller pour assurer la sécurisation de leur territoire en proie au terrorisme depuis près d’une décennie.