La Chine a promis 50 milliards de dollars à l’Afrique. Une manne financière dont le Burkina Faso voudrait aussi profiter. Le Premier ministre Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a indiqué que son pays allait se battre pour obtenir la plus grande part de ce financement.
Le Burkina Faso fait la course aux milliards chinois !
Le Burkina Faso ne veut pas être en reste dans la répartition des 50 milliards de dollars promis par la Chine. Selon le Premier ministre, le détail des différents accords permettra d’avoir une idée plus précise de la part qui reviendra à son pays. Mais il pense qu’il est de leur devoir de « se battre pour obtenir la plus grande part ». « L’ambassadeur fera le travail nécessaire pour que le Burkina Faso obtienne aussi sa part de ce gâteau », a déclaré Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla.
Le Premier ministre estime que le montant est important, mais qu’il faut le relativiser au vu du nombre de pays qui doivent le partager. « 50 milliards de dollars, c’est beaucoup et peu à la fois. C’est peu quand on tient compte, premièrement, du nombre de pays africains qui sont environ 54 et, deuxièmement, du délai qui est de trois ans. Si vous divisez 50 milliards de dollars sur trois ans, vous avez environ 18 milliards de dollars par an. On aurait souhaité davantage », a-t-il dit.
Selon les dires du représentant d’Ibrahim Traoré au sommet sino-africain, le Burkina Faso va profiter de ce financement pour moderniser son agriculture et augmenter sa production. Après avoir augmenté la production, des investissements seront consentis pour la transformation locale afin d’éviter l’exportation des produits bruts. « Chez nous au Burkina Faso, nous produisons beaucoup de coton, d’anacarde, de céréales… Mais nous ne transformons pas et les méthodes de conservation sont rudimentaires », a expliqué le Premier ministre burkinabè.
Il a invité la Chine et tous les investisseurs à soutenir son pays dans cette vision de mécanisation agricole pour faciliter l’atteinte des objectifs en matière d’autosuffisance alimentaire.
Une déclaration qui fait polémique…
La déclaration du Premier ministre exprimant l’impatience du Burkina Faso à bénéficier du financement chinois a suscité des commentaires dans l’opinion. Pour certains, les dires d’Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla sont en contradiction avec la position du président burkinabè qui s’était offusqué de l’attitude de certains chefs d’État africains qui sont à la recherche d’aide à travers le monde.
Au deuxième sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en 2023, le capitaine Ibrahim Traoré s’interrogeait sur un contraste. Il ne comprenait pas pourquoi les dirigeants africains devaient mendier de l’aide alors que le continent regorge de vastes ressources.